Une première discussion intéressante (PV LYNA)

Le soleil venait à peine de se coucher quand Loan s'éveilla.
La nuit avait été éprouvante, des cauchemars avaient secoués le novice, l'empêchant d'accéder à un sommeil réparateur. C'est donc fatigué et morose qu'il commença sa nouvelle "journée". Avec des gestes d'automates, il s'habilla. Malgré une certaine lassitude, il se choisit des habits précis, pas question pour lui de sortir dans les couloirs de l'école avec des fringues choisis au hasard dans sa penderie. Il prit donc un jean noir d'encre et un débardeur noir auquel il ajouta un sweat à capuche gris foncé, son éternel bandana et des chaussures noires sans oublier de prendre son sac de cours. Puis il décida de se rendre, non pas au réfectoire comme la majorité des novices l'auraient fait, mais à la cafétéria, plus calme et plus déserte.
Il réussit, non sans peine, à atteindre la cafétéria sans se faire remarquer et alla se servir un grande tasse de café noir. Il en avait bien besoin après la nuit qu'il venait de passer.
Le liquide corsé fit disparaître sa fatigue lentement, lui donnant la semi-illusion d'être rasséréné.
Loan, décidant de passer un peu le temps avant les cours, alla se chercher le journal avant de retourner s'asseoir à la table qu'il avait prit seul. Il commença à le feuilleter mais très vite, les informations déprimantes qu'il y lisait eurent raison de sa bonne volonté de s'informer.
Alors il changea de passe temps et sortit de son sac un stylo et une feuille de partition, il avait commencé il y a peu à écrire un nouveau rythme de percussion et pensait à le présenter au cours de musique.
Mais pour le moment, il devait encore finalisé la trame.
Il commença donc à jouer son rythme en tapant légèrement des doigts sur la table, rectifiant les notes qui ne se suivaient pas ou les remplaçant, il fut si vite absorber par son travail qu'il en oublia l'environnement extérieur.
Et les personnes qui s'y trouvaient.

Mon réveilla sonna, lançant les premiers accords de Grunge et Intélligente.
C'était plaisant de se faire réveiller par Rodrigue, un soir d'été, bien sur les temps ne s'y prêté pas mais il fallait faire avec, apèrs tout, je n'étais plus au stade de je m'appitois sur mon sort. Vivre comme j'aurais continué à le faire si tout cela n'était pas arriver...
Stop, cesse de te rappeller tout ça !

Je me levais, replaçais rapidement la couverture avant d'éteindre le réveil, après un rapide tour à la douche, je passais un jean noir et une chemise blanche où l'on retrouvé mon insigne de seconde année brodée aux fils d'or. J'ajoutais à cela une paire de converse, un bracelet cuillère, celui que m'avait fabriqué Nayel et mon pendentif d'Améthyste. Un dernier coup de brosse dans mes cheveux de plus en plus long,ils enteindraient bientôt les bas de mon dos, caressant déjà mes reins.

J'attrapais mon sac au vol et sans prendre le temps de le vérifier, sorti de la chambre, un livre à la main. J'avais du temps, encore beaucoup de temps et ce matin je voulais travailler mais pas n'importe quel chose. Je voulais travailler ma concentration et ma résistance à faire abstraction des autres, en utilisant l'Esprit, pour ne me focaliser sur qu'un seul être.
J'évitais donc le réfectoire, trop de monde, trop de bruit, il me fallait un endroit avec une dizaine de personne mais pourtant calme. La cafétériat était un très bon endroit. Quelques personnes y allait parfois, généralement pour lire avec une bonne tasse de thé ou de café, parfois pour travailler, ou tout simplement s'isoler.

J'entrais en adressant un sourire à la femme qui gardait cet endroit. Elle m'offrit un regard intérogateur et j'hochais juste la tête. C'était un rituel habituel, elle n'avait même plus besoin de me demander ce que je voulais, aujourd'hui encore. Quelque minutes après mettre installer à la dernière table vide, elle m'apporta une tasse, une petite théière d'eau bouillante ou infusé déjà une boule à thé remplie de Promenades des Anglais, un thé à l'odeur d'amande même si la première chose qu'il éveillait chez moi c'était le goût moelleux de la Frangipane.

Mon sac à mes pieds, les livres sur la table et le thé se preparant, je fis abstraction du léger bruit et me concentrais. Quelques secondes après, je sentis l'Esprit m'envahir. Première étape réglé. En relachant le mur dans ma tête, je sentis toute les émotions des personnes qui se trouvaient dans la pièce entrer en moi, balayant les dernières briques. Sous le coup, je fronçais les sourcils avec la sourde douleur qui commençait à titiller mon front. Il fallait que je rejete un à un les esprits de cette pièce pour ne pouvoir me focaliser que sur un seul. Entre les esprit détendu qui n'offraient aucun défis et ceux sondant les rumeurs, un esprit attira mon attention.
On sentait de la fatigue, une pointe de peur éffacé, une extrème concentration et... de la musique ! C'était la première fois que je percevais ce genre de chose. L'Esprit est tellement intéressant et surprenant.

Le rythme était prenant, pas au sens dansant mais à l'implication qui y était mise. La totalité de l'esprit de l'inconnu y était penché, toujours les yeux fermé, je me laissais bercé par cette découverte, oubliant de retenir l'élément de la déesse qui partit à la rencontre de l'inconnu. Je n'y avais pas fais attention au début, c'est sa réaction au contact de l'Esprit qui me fit rompre le contact. J'ouvrais les yeux pour croiser ceux de l'inconnu, d'un bleu gris fascinant qui me faisait penser à Edwin...

Loan était pleinement focalisé sur son travail en cours, à vrai dire il bloquait sur le passage primordial de la séquence qu'il corrigeait, l'inspiration ne venait pas, alors il rejoua la mesure encore et encore jusqu'à avoir trouvé le bon enchainement.
Soudain, une idée luminescente s'imposa à lui et il trouva enfin l'accord qui lui manquait pour parfaire la trama.
Quand le résultat lui sembla satisfaisant, il se fit une vision d'ensemble de la partition.
Entièrement satisfait du résultat, il ne put résister à l'envie de le jouer en entier. Les notes qui défilait sous ses mains et dans sa tête lui paraissait si vivante qu'il eut presque peur du résultat, on aurait dit un être indépendant et complet, si parfait qu'il n'arrivait pas à mettre des mots dessus.
Le quatrième année était entièrement plongé dans le rythme, si concentré qu'il ne sentit même pas qu'on l'observait, chose qui n'était que très peu courante.
La litanie se déroulant dans sa tête était si prenante, si réelle qu'il ne savait même plus quoi en penser.

Soudain, il sentit enfin que quelque chose ou quelqu'un l'observait, il leva alors la tête pour observer les alentours sans se départir de sa concentration, et il ne vit rien qui puisse le déranger. Non, ce qu'il sentait l'observer n'était pas présent physiquement dans la cafétéria. Et cela se rapprochait de lui, plus il le sentait proche de lui et plus les notes dansaient dans sa tête, c'était un fit étrange comme si les notes assemblées ainsi produisaient une réaction avec un subconscient indépendant.

Plus l'être inconnu se rapprochait de lui et plus Loan sentait les notes s'animer et emporter avec elles des morceaux de lui. C'était étrange, impressionnant et quelque peu effrayant mais Loan ne retira pas son esprit, il en était incapable, l'inconnu attirait les notes comme il l'attirait lui, c'était un véritable cercle infernal, plus Loan voulait se retirer, se soustraire à l'attraction de l'inconnu et moins il réussissait.
Les notes que Loan avaient écrites semblaient être une partie intégrante de lui comme elles semblaient être parties intégrantes de celui ou celle qui l'épiait.
Et entre ce dernier et l'esprit de Loan, il n'y avait presque plus de distance.
Quand l'inconnu le heurta, le quatrième année perdu complètement les pédales.

C'était une étrange impression et à vrai dire, un véritable choc qui le désorienta totalement. Il eut soudain le sentiment d'être entier, complet... C'était une sensation inouï et indéfinissable. L'inconnu respirait la bonté et la patience, la bienveillance, elle s'infiltra dans tout son esprit, annihilant toutes ses barrières, et derrière cet inconnu, curieusement, il vit un visage.

Tout à coup le contact fut rompu et Loan revint à la réalité.
Essoufflé et déboussolé, il voulut boire un peu de café mais ne put, il s'aperçut que le liquide était désormais un solide bloc de glace dans sa tasse. Il avait vraiment perdu les pédales, mais curieusement, il ne se sentait pas de changement de température, bien heureusement pour lui. Alors qu'il regardait à nouveau autour de lui, il vit une jeune fille, seule à sa table. Elle avait le visage qu'il avait vu il y a un instant !
Les yeux fermés, elle les rouvrit subitement et leurs regards se croisèrent.
Elle avait des yeux marrons-pourpres, envoutants voilà le mot qui vint à l'esprit de Loan. Encore légèrement sous le choc, Loan ne rompit pas le contact tout de suite, puis, décidant de savoir exactement ce qui venait de se passer, Loan prit ses affaires et se dirigea vers la table où la jeune fille se trouvait, solitaire.
Il savait qui elle était, Lyna Dawson, Prêtresse des F&F et cela ne fit que l'intéresser encore plus. Il s'assit en face d'elle et la regarda simplement, son regard avait vraiment quelque chose d'entrainant. Pourtant Loan ne savait pas comment aborder le sujet, il se décida finalement à se jeter à l'eau :

"Je m'appelle Loan" dit-il laconiquement
"Qu'est ce que c'était à l'instant ?" poursuivit-il, espérant qu'elle aurait une réponse à sa question.

L'inconnu me fixa, longuement, intéssement. J'aurais pu me sentir gênée, détourner les yeux, rougir et partir sous le coup de la gêne. Je n'en fis rien. Je restais assise, le dos droit, la main posait sur le bras du fauteuil, ne faisant plus attention aux autres oubliant où j'étais pour ne plus quitter le regard de cet homme.
Oui, un homme, un jeune homme dont le visage ne m'était pas si inconnu. J'avais déjà eut l'occasion de le croiser mais étonnament, je n'arrivais plus à mettre un nom sur ce visage aux couleurs halées. Son regard balayait tout, tout simplement.

Finalement il se leva et je le suivis des yeux, il vint s'assoir en face de moi, à ma table gardant encore le silence. Libérant par la même occasion une table que d'autres prirent mais qui y fit attention ? Surement pas moi, lui non plus d'ailleurs.
C'était à la fois étrange et prenant.
Ce contact m'avait laissé grisée, encore bercée par la musique, les percussions battaient au même rythme que mes battements de coeur, ou est-ce l'inverse ? Surprenant. J'étais essouflée en réalité. C'était bien la première fois. C'était nouveau pour moi et apparement je n'étais pas la seule...

Pendant quelques secondes encore, chacun ne nous resta plongé dans le regard de l'autre. Enfin, le jeune homme brisa le silence qui était le notre. Oui, je pouvais le dire, pour moi nous étions seuls car personne d'autre n'avait senti ce qu'il c'était passé.

"Je m'appelle Loan. Qu'est ce que c'était à l'instant ?"

Loan. Tel était son nom. Un nom qui lui convenait bien. Un nom dont maintenant je me rappelais. Loan Silver. Combien de fois avais-je entendu ce nom ? Assez pour comprendre qu'il faisait fondre presque toutes les filles. La question qui suivit me fit tout de même penser que je n'avais pas besoin de me présenter, sinon il me l'aurait demandé. Je levais la tête vers lui, après avoir regardé ma théière. L'eau était froide. Est-ce que ce contact avait duré longtemps, assez longtemps pour que l'eau refroidisse ? Je répondis:

-L'Esprit.

Un simple mot, plein de sens. Un simple mot qui pouvait sufir à tout expliquer. Un mot qui avait un pouvoir. Un mot qui désignait un don, qui désignait une déesse. Nyx. Un mot qui n'expliquait pourtant pas ce que j'avais fait.

-Je... je suis désolée si je vous ai dérangé et même brusqué votre intimité. J'essayais de travailler sur ma concentration afin de maitriser un peu mieux l'élément et aussi apprendre jusqu'où je pouvais aller pour ne pas un jour dépasser les limites... Si je puis me permettre, qu'avais vous ressenti ? Cette musique et... et... c'était intriguant !

Je devais avoir l'air d'une insignifiante novice qui joue avec les éléments et s'emballe littéralement après avoir expérimentée une nouvelle chose. Pourtant, j'avais l'impression de ne pas avoir l'air de cela dans ses yeux. Après tout, il devait être aussi surpris et intrigué que moi. Peu de gens avait eut l'occasion de sentir lEsprit s'engoufrer comme ça dans leur for intérieur. C'était toujours une expérience fabuleuse qui pourtant vous laissez un peu vide après, avec l'impression de ne plus être tout à fait entier et en même temps cette douce sérénité qui vous étraignait un long moment.
Après avoir enlevé la boule à thé de la théière refroidi et retourné ma tasse pour qu'aucune poussière ou aucun résidu n'y tombe, je posais mon attention sur las tasse de café de mon interlocuteur. Un glaçon. Son café était de glace et mon eau bouillante à s'en bruler les doigts était froide. Etrange...
Encore une fois, je ne pus m'empêcher de le dévisager.

Lyna Dawson... Il avait entendu bien des choses sur elle sans pourtant les croire, préférant juger face à l'original. Et voilà que par un hasard, il se retrouvait à lui parler en face à face.
Après avoir posé sa question, Loan ne put strictement pas s'empêcher de l'observer et de la dévisager. Curieusement, il arrivait à comprendre ce qu'elle se disait, notamment quand son regard se porta sur une théière d'eau apparemment censée être bouillante.
L'eau était froide.

Loan eut un léger tic en observant cela, son café à lui était complètement glacé, mais ça ne pouvait pas être en lien, c'était impossible, il n'avait pas put agir à plusieurs mètres de lui-même sans blesser ou heurter quelqu'un... Et pourtant l'eau était froide.
Lyna interrompit ses pérégrinations mentales à l'aide d'un mot, un mot qui suffit à taire les questions de Loan tant sa signification était importante :

-L'Esprit.

Le quatrième année ne la quitta pas du regard, car à la seconde où elle avait prononcé ce mot, le cœur de Loan avait battu deux fois de suite. Coïncidence ou hasard ? Il n'en avait pas la moindre idée et cela lui importait peu. L'Esprit... Là encore, un double battement de coeur vint ponctuer sa pensée, il se sentait entier quand il le sentait mais vide une fois que sa présence immédiate disparaissait.
C'était comme une sorte d'osmose, il ne pouvait être réellement lui-même qu'avec l'élément protecteur. Mais la sensation de plénitude avait été plus forte quand Lyna l'avait prononcé. Encore une fois, il plongea son regard dans ses yeux pourprés, ce contact était inévitable.
Elle reprit la parole :

-Je... je suis désolée si je vous ai dérangé et même brusqué votre intimité. J'essayais de travailler sur ma concentration afin de maitriser un peu mieux l'élément et aussi apprendre jusqu'où je pouvais aller pour ne pas un jour dépasser les limites... Si je puis me permettre, qu'avais vous ressenti ? Cette musique et... et... c'était intriguant !

Tout d'abord, Loan se demanda pourquoi elle cherchait à s'expliquer, pour lui un seul mot avait déjà tout clarifié. Mis à par ça, elle avait mentionné sa concentration à entrainer et des limites à ne pas dépasser, cela, Loan le connaissait bien. S'imposer des restrictions par peur de blesser, c'était son lot quotidien.
Quant à la question de ce qu'il avait ressenti, Loan n'était pas sur de pouvoir l'exprimer, c'était au dessus des mots, indescriptibles, pourtant il devait s'y risquer, par soucis de comprendre ce qui leur était arrivé.
Mais quand il voulut parler, les mots lui restèrent en travers de la gorge, sa musique lui revint à l'esprit mais il se souvint également sur quo il avait fondé son rythme.
La chose paraissait impossible mais peut être était-ce pour cela que l'esprit et la mélodie s'était attiré l'un l'autre....
Loan dévisageait toujours Lyna quand elle remarqua la tasse de café gelée, puis quand à son tour elle le dévisagea. Loan ne rompit pas le contact, d'ailleurs il en était incapable, il voulait en savoir plus sur elle et était complètement absorbé.
Sans cesser de la regarder et de mémoriser chaque parcelle de son visage, le rythme lui revint en tête, c'était étrange.
Encore une fois, ce fut lui qui rompit le silence installé entre eux :

"Tu peux me dire "tu"" dit il simplement avant de reprendre :
"C'est difficile à exprimer à dire vrai... Je crois que les mots les plus justes seraient que je me suis senti complet quand j'ai rencontré l'Esprit.... J'étais moi, mais dans un même temps, j'étais quelqu'un d'autre. Je pense que ma musique et l'Esprit son liés, aussi invraisemblable que ça puisse paraître...
Je me suis senti littéralement attiré par la clarté mais quand je l'ai touché, je crois qu'il n'y a pas que lui que j'ai rencontré.... Toi aussi.
J'ai vu ton visage."

Cela ne ressemblait pas à Loan de se livrer comme cela, décidément, il y avait quelque chose d'étrange qui se passait. Mais il n'avait pas fini de dire ce qu'il avait à dire :

"Et aussi fou que cela paraisse, je crois que j'ai mis l'essence de l'Esprit sous forme de partition....."

Loan prit machinalement sa tasse dans ses mains et se mit à la faire tourner, ce qu'il s'apprêtait à dire allait certainement paraître totalement loufoque à la novice dont il ne quittait pas les yeux :

"La version initiale, c'est ma tante qui me la chantait enfant. Mais quand je l'ai modifié, je l'ai fait en pensant à tous ceux que j'aimais et que j'ai perdu, depuis ça, la mélodie était un peu plus vivante à chaque fois, mais ça n'a jamais été au point d'aujourd'hui..."

Loan s'arrêta soudain de faire tourner la tasse, il avait, sans le vouloir laissé la cryokinésie agir et s'attendait à voir sa tasse entière transformée en iceberg. Son regard se posa sur la tasse mais il n'y avait aucun signe de changement, en revanche, l'eau du thé de Lyna qui était auparavant froide se révélait maintenant être un bloc de glace.
C'était impossible ! Il ne pouvait pas avoir réussi un contrôle si parfait sur un objet qui ne le touchait pas, et pourtant, l'eau était de glace.
Lentement, Loan remonta son regard vers la jeune femme et la regarda dans les yeux, guettant sa réaction.

Un contact visuel.
C'était ce qu'on cherchait, ce qu'on gardait, ce qu'on ne lachait plus. Un à un plongé dans les yeux de l'autre, moi perdu dans ses fascinants yeux bleu gris et lui dans mais non moins étrange yeux marron-pourpre. Ne pas se lachait comme deux aimants qui s'attirent. C'était bien la première fois que ça m'arrivait et inconsciement, je ne pouvais pas lachait son regard, je ne pouvais pas l'éviter, alors je ne résistais pas plongeant de plus belle dans cet océan bleu acier. Consciement c'était encore différent, je ne voulais pas, en aucun cas briser ce contact. Et pourtant...
Oui pourtant une petite voix me disait qu'il faudrait bien, une voix me soufflait que la sonnerie finirais par retentir, rappellant tout le monde en cours...

Tout cela était à la fois étrange et important, étrange parce que c'était nouveau, peut être un peu effrayant quoique, je me sentais bien. C'était important, j'avais touché son esprit. Je ne le connaissais pas et pourtant j'avais l'impression que nous nous connaissions mieux, qu'a travers cette expérience, il était possible qu'on se comprenne mieux.
Mais qu'est-ce qui m'arrive ? J'étais retournée et sereine...

Loan vulut s'exprimer, abandonna. Je comprenais, ce n'était pas facile de décrire une chose incroyable avec des mots qui n'atteignent pas le dixième de la vérité. Après mon coup d'oeil à la tasse, ma légère surprise et mon retour à ses yeux, il continua à me dévisager. Lui non plus ne brisait pas le contact visuel.

"Tu peux me dire "tu"" dit-il avant de reprendre, pesant ses mots: "C'est difficile à exprimer à dire vrai... Je crois que les mots les plus justes seraient que je me suis senti complet quand j'ai rencontré l'Esprit.... J'étais moi, mais dans un même temps, j'étais quelqu'un d'autre. Je pense que ma musique et l'Esprit son liés, aussi invraisemblable que ça puisse paraître...
Je me suis senti littéralement attiré par la clarté mais quand je l'ai touché, je crois qu'il n'y a pas que lui que j'ai rencontré.... Toi aussi.
J'ai vu ton visage."

Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire 'Tu'. C'était pourtant un reflexe naturel chez moi, tutoyer les gens qui possédaient plus ou moins le même âge. Un 'tu' franc et dénué de sous-entendu ou de jugement. Quelque chose de naturel que j'avais pourtant refoulé. Pourquoi ? Je ne savais pas vraiment...
Je suivis son raisonnement. C'était difficile, je ne pouvais le nier. Être complet, je ne pouvais qu'approuver, c'était un magnifique cadeau comme se sentir soi et différent en même temps. Se rendre compte que l'on représente qu'une toute partie de ce qu'on est, qu'il y a encore à découvrir et à apprendre sur soi même. Quand à sa théorie, invraisemblable certes mais pas impossible ! J'acquisais jusqu'à l'avant dernière phrase. La dernière je le sentis, me fis rougir jusqu'aux oreilles.

Je me suis senti littéralement attiré par la clarté mais quand je l'ai touché, je crois qu'il n'y a pas que lui que j'ai rencontré.... Toi aussi.
J'ai vu ton visage.

Moi ?! Il m'avait vu moi ?! J'étais plus ou moins d'accord, j'avais laissé mon esprit vagabonder, ainsi que l'élément, jusqu'à cette musique, jusqu'à lui, étraignant quasiment son esprit. Mais pas au point qu'il me voit moi, si ?

Je reste de ses paroles ne m'arrivèrent clairement qu'après, le temps que je me remette un peu. Le temps aussi pour moi de quitter un peu ses yeux sans pour autant qu'il échappe à mon champs de vision et m'intéresser à son visage. Il avait des très fin, un visage à la fois sérieux et mystérieux. On ne voyait pas sa marque et je me mis à penser qu'elle n'en était pas moins importante, sans savoir pourquoi, celle-ci caché derrière un bandana. Des cheveux mi longs, bruns...

"Et aussi fou que cela paraisse, je crois que j'ai mis l'essence de l'Esprit sous forme de partition....."

Aussi fou ? Je crois qu'à ce moment là je n'étais plus à ça près. Fou peut être pas, ça semblait logique. Ca expliqué pourquoi je mettais senti si entrainé, si prise par le rythme au point que les battements de mon coeur s'accorde à la musique. Encore maintenant d'ailleurs...

"La version initiale, c'est ma tante qui me la chantait enfant. Mais quand je l'ai modifié, je l'ai fait en pensant à tous ceux que j'aimais et que j'ai perdu, depuis ça, la mélodie était un peu plus vivante à chaque fois, mais ça n'a jamais été au point d'aujourd'hui..."

Il faisait tourner sa tasse de café, toujours congelé. Il le faisait sans pour autant la regarder. Il n'y avait que moi das ses yeux, je pouvais presquem m'y voir me réfléter. Soudain il s'arrêta, regarda sa tasse avec surprise avant de regarder ma théière. Qu'est-ce qu'elles avaient donc ses boissons. Je suivis son regard avant d'écarquiller les yeux. Après être passée de bouillante à froide, mon eau était maintenant un bloc de glace. Impossible.
Néanmoins, je compris plusieurs choses: premièrement je n'étais pas moi qui déclenchais ce phénomène, deuxièment, si ce n'était pas moi, c'était Loan. Troisièment, si c'était mon eau qui avait gelée et au vue de son étonnement, nous étions encore liées, d'une façon ou d'une autre !

Il releva la tête, sans ciller, ne me quittant plus. Il guettait une réaction surement. La surprise surtout, je l'étais. Encore une fois, tout en soutenant son regard, je pssais mon index sur l'eau gélée. Une manie restante de ma vie d'humaine: s'hummecter les lèvres avec un glaçon quand j'en avais un sous la main. Je repassais donc mon index et l'eau glaciale qui l'accompagnait sur mes lèvres avant de stopper net et d'essuyer ma main dans une serviette.
Mais qu'est-ce que tu fais Lyna, là ?

Il ne parut pas dégouté. Est-ce même de l'amusement que je voyais dans ses yeux ? Peu importait, je lui répondis le plus simplement:

-Je suis d'accord ! Invraisemblable mais pas impossible apparement. Parfois, quand on se donne vraiment dans une tache, il arrive que celle-ci prenne vie, au delà de nos espérances...

J'avais envie de lui demander ce qu'il avait vu d'autre... sur moi et en même temps je voulais savoir ce qu'il c'était passé avec nos boissons. Mon instinct me soufflait que sa Marque me donnerais la réponse, lui évitant de s'expliquer. J'aurais pu avancer ma main, soulever ce bandana au risque de le mettre en colère et savoir. Je n'en fis rien. J'attendis qu'il s'ouvre de lui même, j'attendis qu'il brise encore une fois le silence. Pourquoi ? Parce que sa voix se marier très bien aux percussions qui résonnaient inlassablement dans ma tête...

Loan continua à plonger son regard dans les yeux intenses de Lyna et ce qu'il y vit le rassura en un sens. Pas de trace de peur, juste de la surprise. Et il vit bien aux secondes qu'elle passa à se remettre de sa découverte, que Lyna avait suivi un raisonnement logique quant à qui elle devait d'avoir maintenant une théière de glace.
La réponse était simple et sans qu'elle le dise, Loan sut qu'elle savait que cette transformation était de son fait.
Mais elle ne posa pas la question et se tint coite, c'était aussi cela que Loan appréciait déjà chez Lyna, elle ne le brusquait pas et lui laissait le temps de se livrer.

Mais malgré toutes les observations qu'il avait put faire jusqu'à présent, il ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle fit ensuite. Il avait eut le temps de s'imaginer divers scénarios, de la colère, de la peur, du dégout, la surprise évidemment et à toute ses hypothèses se soldait un départ précipité de la novice.
Bon, il avait eut raison sur la surprise, mais pas à ce qu'elle reste assise sans esquisser le moindre geste pour quitter leur table.
Loan ne cessait de la regardait, c'était magnétique. Il n'arrivait pas à se sousttraire à l'envie de la voir, comme si ils étaient connectés.
Quand elle porta son index sur l'eau glacée, avant de le porter sur ses lèvres, il dut malgré lui retenir son souffle. Se rendait-elle compte de l'effet que cela avait sur le quatrième année ? Il en doutait. Gardant son calme, il continua à la regarder, enregistrant toutes les réactions qui passèrent sur son visage quand elle se stoppa, ayant l'air de prendre légèrement conscience de ce qu'elle faisait.
De la gène, une pointe de honte et encore de la gène, Loan eut un début de sourire, observer ses réactions avait quelque chose d'attrayant.
Lyna s'essuya prestement la lèvre dans une serviette et pour la première fois, ce fut elle qui rompit leur silence, oui un silence qui leur appartenait tout comme l'attraction qui attirait leurs regards leur était propre.

-Je suis d'accord ! Invraisemblable mais pas impossible apparemment. Parfois, quand on se donne vraiment dans une tache, il arrive que celle-ci prenne vie, au delà de nos espérances...

Loan hocha doucement la tête, il ne savait ce qui s'était passé exactement, il doutait de pouvoir le savoir un jour. Pour le moment, il comprenait que c'était important.
Dans son regard, quand elle parlait, le quatrième année avait pu déceler les questions qu'elle avait tût. Des questions dont il avait la réponse.
Il nota également son rapide coup d’œil à son bandana, Loan esquissa un sourire, il savait qu'il lui montrerait, depuis le moment où il l'avait regardée dans les yeux.
Dans son regard passa une ombre fugace, rapidement remplacée par un besoin de lui expliquer, un besoin irrésistible de lui montrer et de lui dire.
Il n'y avait plus que deux ou trois novices hormis eux dans la cafétéria, et ils ne faisaient pas attention à eux.

Loan passa une main derrière sa tête pour défaire le nœud de son bandana.
Il baissa imperceptiblement la tête pour faire passer le tissu devant lui et releva la tête dévoilant à Lyna sa marque étendue. Il la regarda, première fois qu'il montrait sa marque à une novice, il appréhendait un peu mais se rassura vite, si elle avait accepté ce qui s'était déroulé plus tôt, elle accepterait certainement cela aussi.
Un secret de plus dévoilé, Loan ne put s'empêcher de se demander si elle en avait vu d'autre dans son esprit. Pas qu'il éprouve une intrusion, non, en fait, il se sentait curieusement prêt à lui parler de lui si elle lui demandait.
Mais pour le moment, il devait dire quelque chose, admettre verbalement ce qu'elle avait déjà compris d'elle-même, il désigna machinalement la théière et la tasse sans la quitter des yeux :

"Je crois que je te dois des explications, c'est bien à cause de moi que cela s'est glacé. Et au fait, désolé pour ton thé..."

Il rajouta cette phrase avec laconisme et un pointe de rire.
Mais passons sur son amusement, Loan n'attendait qu'une chose, sa réaction.
Et ses questions, elle pouvait en poser autant qu'elle le souhaitait, il lui répondrait.

Loan oppina à ma dernière tirade, ma troisième tirade. Je le laissais parler, me contentant d'acquisser, de sourire, de le regarder, il parlait et je sentais que je n'avais pas besoin de m'exprimer pour qu'il me comprenne. Le lien. C'était le lien qui agissait encore. Je ne savais pas comment le femer, le dénouer, le briser, je ne savais pas mais surtout je n'en avais pas envie. Parce que sinon je souffrirais, parce que sinon je me sentirais vide, ou parce que c'était les deux à la fois et bien d'autres choses encore ?
Aucunement je ne briserais ce lien et au fond de moi, j'espèrais que celui avec qui j'étais ne le voudrais pas non plus...
Je ne parlais pas mais je me sentais un livre ouvert, pour mes réactions ou mes pensés en tout cas mais pas forcément pour mes secrets ou mon passé. Mais si il le voulait, il pourait savoir, n'est-ce pas ? Oui, il le pourrait...

Malgré ces tentatives d'explications, nos tentatives communes pour comprendre, je sentais encore de l'incertitude, des questions sans réponse, pour l'instant c'est bien comme ça. Cela le rendait spécial, nouveau et inoubliable. Et je voulais que cela reste un peu incompréhensif pour garder ce mystère comme un secret, un lien entre nous deux. Décidément aujourd'hui j'étais différente, je me sentais libre de toute contrainte, libre de me confier, libre de faire confiance, libre des jugements et de tout cela...

Une esquisse, un sourire. Un simple petit sourire, amical, compréhensif et plus que ça encore. Mon coeur rata un battement. C'est ce genre de premier sourire que vous voulez à tout pris revoir parce que c'est le plus beau et le plus vrai...
Un rapide coup d'oeil sur la salle, presque plus personne. Notre temps commencait à diminuer, et si pour une fois, juste une fois, il pouvait se distordre et ralentir ? Loan pencha la tête et dénoua son bandana. Ce fut à mon tour de retenir mon souffle.

Je savais que petit à petit il s'ouvrirait, même sans paroles autour, cela représentait déjà une belle preuve de confiance, une preuve que je n'étais peut-être plus n'importe qui. Un dernier souvenir sur les quelques rumeurs que j'avais eut sur lu me fis rappeler que personne ne savait comment était sa Marque. Personne. Vide, pleine, nul ne le savait. Plus maintenant. Quelqu'un saurait et apparement ça serait moi.
Sa marque était à coupé le souffle. J'en avais vu de toute sorte, des chevaux majestueux de Loshad, des dragons d'Akasha, de la surprenante marque verte de Maé en passant par ma marque déjà bien étendu. Mais là. C'était autre chose. Une toute autre chose. Il y a avait deux couleurs, bleu comme la nuit et noire comme l'ébène. Son croissant de lune était bleu nuit, rempli. Il y avait un cercle plein, bleu nuit qui ressemblait à un petit soleil dégageant sa chaleur, enfin il y avait des courbes noirs qui semblaient s'échapper du croissant comme la fumée d'une cigarette. Il y avait encore du bleu mais je ne pouvais en distinguer la forme car une méche de ses cheveux la cacher. Mais sinon, elle était magnifique.

J'allais demander quelle était l'autre forme, mais avant que j'ouvre la bouche ou même que j'ose le penser, il continua à se livrer. Il admit ce que j'avais supposé sans que j'ai besoin de le demander. Un livre ouvert. Il désigna ma théière et sa tasse sans pour autant les regarder, préférant notre contact visuel:
"Je crois que je te dois des explications, c'est bien à cause de moi que cela s'est glacé. Et au fait, désolé pour ton thé..."

Un petit rire et une explication courte sans détail mais en avais-je besoin ? Non. Je me satisfesait emplement de cela. Quand au thé, j'en avais franchement rien à faire cette fois, le thé ne faisait pas partie de mon attention, c'était lui qui avait toute mon attention. je répondis toute fois, pour ne pas qu'il est de remords ou l'impression que j'en suis profondément véxé...

- Ne t'excuse pas ! Dis-je en souriant. Je crois que j'ai eut mieux ce matin qu'un simple thé...
Matin, façon de parler.
La fin de ma phrase n'était qu'un souffle. J'attendis quelques secondes pour voir si il était d'accord et puis j'avançais ma main gauche vers son visage, pour dégager cette mèche de cheveux et aussi parce que je savais que si ma main éffleuré sa marque, j'aurais un autre perçu du lien ou peut être tout autre chose. Peut être aurais-je du le prévenir avant, pour plusieurs raisons: ma main gauche était glacée mais ce n'était pas de sa faute, c'était mon don, et ma malédiction, le prix à payer. Parce que je verrais des choses que peut être je ne devrais pas voir et aussi mais ça je ne le savais pas avant de le faire, que pour une fois, quelqu'un verrait ce que je verrais... C'était aussi une façon pour moi de lui dévoiler un secret, une chose importante. Mes marques elles, n'étaient pas bien placé pour être vu par une personne que je connaissais à peine...

Sans le quitter des yeux, ma main arriva au niveau de son front, hésita avant de déplacer les quelques cheveux génant. Ma main ne revint pas à sa place, sur la table, elle resta suspendu. Un flocon de neige bleu. C'était donc cela le reste de la marque. Un flocon de Neige qui expliquait tout: un don de Nyx, la capacité de refroidir un objet. Délicatement je fis glisser mes doigts sur cette marque avant de plongé dans cette léthargie qui était mienne quand j'utilisais mon don.

Un picotement qui pris tout mon être, de la chaleur... Je ne vis ni le futur, ni le passé. Je vis le présent ou ce qu'il devait être. Un batement de coeur, un second qui se fondait avec l'autre pour donner une musique. La Musique. Et l'Esprit, le lien comme un fils d'argent qui ne faisait que s'épaissir, un regard et un second, de l'eau gelée et cette fois, le contact physique de ma main sur son front. Sa réaction me fis lacher prise, ma vision s'arrêta là.

Je repris conscience avec la réalité, j'étais penché vers lui, à bout de soufle, j'avais chaud. Loan aussi mais cette fois il serrait mon poignet gauche dans sa main...

L'expression que Loan vit sur le visage de Lyna le soulagea immédiatement, elle avait le souffle coupé. C'était tout simplement rassurant, à ce moment là, il avait presque crut rêver.
Lyna se mit à sourire, les excuses de Loan non nécessaires, puis elle lui dit quelque chose qui fit comprend plus de chose à Loan que le sens mit dans les mots :

Je crois que j'ai eut mieux ce matin qu'un simple thé...

Loan la regarda, encore et encore, il sentait qu'elle allait faire qui aller changer quelque chose, le changer lui et la changer elle.
Elle avança simplement la main vers le front du novice, et ce dernier retint son souffle, ils s'étaient regardés, s'étaient compris, s'étaient dévoilés mais pas une seule fois leurs corps ne s'étaient touchés. Quelque part, il redoutait l'instant où sa main atteindrait sa peau.
L'attente lui sembla durer des heures, il ne quittait pas son regard et n'essayait plus de s'y soustraire, il voulait qu'elle aille jusqu'au bout de son geste et elle fit.
Sans le toucher directement d'abord, elle écarta simplement une mèche de cheveux rebelle, puis quand Loan croyait qu'elle abandonnerait et n'irait pas plus loin, elle ne bougea plus.
C'est là qu'ils se touchèrent.
Loan luttant contre l'envie d'avancer son front et elle, figée à quelques centimètres de lui.
Lentement, Lyna déplaça sa main sur la marque de Loan, un frisson le traversa de part en part. Intense, étrange, totalité. Il n'arrivait même plus à aligner une phrase cohérente, soudain, son esprit fut comme aspiré autre part.
C'était un endroit entièrement blanc et lumineux, un son résonnait dans cet espace, non ce n'était pas un seul son, s'en était deux, deux cœurs qui battait sur le même rythme, uniforme et entier.
Ce son, il le connaissait... C'était sa musique....
Quand il s'en rendit compte, il vit également autre chose. Un fil d'argent, un lien et il ne cessait de s'amplifier, quand il grandit jusqu'à lui, Loan reconnut sa présence. L'Esprit... Puis au-delà de l'entité, il vit l'autre regard, des yeux marrons pourpres qu'il ne pourrait plus jamais oublier, "Lyna", à l'instant où son nom lui vint à l'esprit, il fut encore aspiré, cette fois droit vers elle. Et il vit d'autres choses, des images, des images qu'il connaissait mais d'un autre point de vue, l'eau froide de la théière, la main de Lyna sur sa marque. Encore une fois il fut transporté autre part, mais ce fut une sensation étrange, complet l'instant d'avant, il eut l'impression d'être plus d'un, de n'être plus seul, réunit dans l'esprit de quelqu'un d'autre, Lyna... Loan la trouva, lui prit le poignet, s'assurant qu'il s'agissait bien d'elle, et c'était le cas, un frisson le traversa au moment même où il la toucha.
Brutalement, son esprit fut ramené vers son corps, il se réveilla de son petit voyage avec une sensation de chaleur, de double chaleur.
Loan baissa les yeux pour se rendre compte qu'il tenait bel et bien le poignet de Lyna dans sa main et il n'avait aucune envie de perdre ce contact.
Il libéra doucement son poignet pour glisser sa main autour de celle de Lyna, penchée vers lui.
Là, il n'était plus question pour Loan de la libérer, ce qu'il avait vu était trop... trop prenant et trop partie intégrante de lui-même pour cela.
Comme un aimant, il ne put s'empêcher, même avec toute la bonne volonté du monde d'avancer vers elle. Il avait l'impression de ne pas être lui-même, guidé par un instinct qu'il ne se connaissait pas, A son tour, il se pencha vers elle, incapable de s'arrêter.
Malgré le souffle qui lui manquait après une expérience si troublante, Loan ne s'arrêta pas et reprit son souffle en deux respirations.
Puis il fit ce qui, depuis qu'il l'avait vu dans sa tête, semblait être l’aboutissement inévitable de tout cela.
Il l'embrassa.
Pourquoi ? Il ne savait pas, à cet instant précis, plus rien n'existait que le contact de leurs lèvres chaudes, il était attiré par elle comme le métal est attiré par l'aimant.

Sa main glissa, dessérant son emprise, relachant mon poignet sans pour autant le quitter, sa main chaude et grande se referma sur la mienne, l'entourant. Il n'eut pas besoin de chercher et je le laissa faire. Je ne m'attendais pas à ça, pas tout de suite, pas à ce moment là, sur le coup je pensais que c'était la température de ma main qui l'avait surpris quand il avait attrapé mon poignet, j'avais senti un frisson le traverser. Sans dégoût, sans peur, sans regret.

Pourtant, loin de me lâcher, loin de s'enfuir en courant après cette seconde expérience étrange, il fis ce à quoi je m'attendais le moins, ou peut être ce que j'attendais vraiment. Je ne savais pas, tout cela m'avait boulversée, j'étais retournée mais je me sentais bien, mieux, entière, prête à soulever les montagnes, complète comme si la première fois j'avais enfin trouvé ce qui me manquait, ce qui me complétait, une partie que mon âme cherchait, qu'elle réclamait et cela au delà du côté mentale...

Attraction, oui, comme le fer et l'aimant. Qui était l'un, qui était l'autre ? Ca n'avait aucune importance. C'était plus fort que moi, comme une chose refoulée bien plus profonde que n'importe là quelle, une chose qui pulsait à un rythme que je connaissais bien maintenant, une chose vivante qui à chaque fois me ramener vers lui. Loan.
Je ne savais pas ce que j'avais, je ne savais pas ce que je faisais, je n'était plus cohérente, je n'étais plus celle que j'étais avec les gens. J'étais Lyna et plus encore.

Penchés l'un vers l'autre, il se pencha encore plus. Encore à bout de souffle, je retenais pourtant le mien, incapable de respirer, incapable. Je sentis son soufle chaud quand il reprit le sien. Pourquoi les vampires avaient-ils toujours ce côté parfait, charmeur avec cette haleine à vous faire tourner la tête. Encore quelque centimètres... Je voulais ce baiser, quitte à me pencher plus encore si il ne le faisait pas. Une éternité. Enfin, ses lèvres effleurèrent les miennes, s'y posèrent. J'avais gardé les yeux ouverts mais à ce contact je ne pus empêcher de les fermer. Je ne recula pas, je ne m'esquiva pas, ni ne partis en courant, pas encore et au contraire. Je me laissais faire, serrant sa main dans la mienne et même l'embrassant de plus belle. L'Infini. Il n'y avait que ça, L'infini, une osmose parfaite. Comme la Synergie mais non plus comme elle, c'était encore diférrent. Je glissais ma main libre sur son épaule.

Mais au final, il me fallut détacher ses lèvres des miennes, je ne le voulais pas vraiment mais je suffoquais, j'avais besoin d'oxygène, il fallait que je respire. Néanmoins j'avais besoin de le sentir près de moi alors au lieu de reculer brusquement, je posais mon front contre le sien. Gardant en plus de sa main un autre contact physique. Et puis un sursaut de conscience que la sonnerie d'appel en cours libéra, vint tout briser.

Qu'est-ce que t'es en train de faire là ? Lyna, nan mais franchement. Le première inconnu que tu croises tu lui balance l'Esprit en plein figure en vlan. Quoi, voilà tu lui rentre dedans. Tu sais iren de lui ! - Si, je sais, je le connais, c'est une partie de moi maintenant ! - Et voilà que tu délire ! Tu as franchement cru que ça suffisait pour créer un lien ? Et les autres qu'est-ce qu'ils vont penser les autres ? - Rien à faire des autres, c'est de lui dont j'ai besoin. - Tu crois ça, pff, tu crois vraiment que c'est ce dont tu as besoin ? Là tu as besoin d'une pause, chérie. Il faut que tu réflechisse, que tu pense à cela au calme. Pas que tu te jette dans ses bras direct ! Et surtout tu as besoin d'aller en cours là !

Les cours ! Oh merde ! Littérature, mon premier cours de la journée et le prof qui n'aimait pas les retardataires ! Qu'est ce que je fais ? Je reculais d'abord. Puis essaya de me justifier...

- Euh... il... il faut que j'y aille... les cours...

Serant sa main encore, je me levais brutalement, attrapant mon sac. J'allais le laisser là sans rien dire. Sauf qu'il ne me lacha pas. Peu importait, après tout, mon être criait 'Retien-moi !' Il ne me lacha pas, je fis volte face et nos lèvres se retrouvèrent, encore une fois il m'embrassait...