Une meute dans la forêt ? [*CLOS*]

Démona et moi étions sortis du temple et nous avions rejoint la forêt au pas de course. Enfin arrivées, nous nous arrretâmes devant l'endroit le plus sombre de l'école. Nous avions réussi à ne pas nous faire repérer (je n'immaginais même pas quelle serait notre punition si on s'était fait attrapper...). Je portais toujours mon jean déchiré mais à la différence de tout à l'heure, ma jambe était bandée. J'avais eu du mal à courir sans boîter, mais j'avais résister persistant à croire que Nyx allait m'offrir un peu plus de force. J'observais Démona qui arborait un air sombre. Etait-elle inquiète ? Ou juste super concentrée. J'observais comme elle, la forêt légèrment éclairé par les rayons de la pleine lune ? Je fermais les yeux et levais la tête. Aspirant un bon coup, je passais mes mains dans mes cheveux collants où s'étaient incrustées, des petites particules de terre mouillée. Je me mordis les lèvres et réouvris les yeux verts de chats que je possèdais. Finalement, je rassemblais mes cheveux sales en un chignon négligé. Je me tournais enfin vers Démona, sourcils froncés.[/color]

-Tu es prête ?

C'était une belle soirée et il faisait doux, mais tendis que nous nous engouffrâmes dans la forêt, le silence persent de cette nuit nous fîre frissonner...

Je la regardais d'un air confiant. Il n'allait rien nous arriver, j'en étais pratiquement certaine. Pourtant, il y avait cette angoisse que l'on éprouvait toute les deux, parce que oui, nous sentions que c'était dangereux, mais ça en valait peut-être la peine. Et pour la énième fois, je me rappelais la raison la plus convainquante pour que l'on y aille.

" Et si quelqu'un d'autre se faisait attaquer ? Et si cette fois, ce serait plus grave ? Beaucoup plus grave.."

Sur ce, je respirais un bon coup, enfin décidée.

-Alors, allons-y !

Nous nous enfonçâmes dans la forêt, côte à côte, presque main dans la main. Nous nous rapprochions de l'arbre, guettant tout bruits, tout gestes, toutes lumières... Toutes traces...

-Mais quesque.. ?

Là, face à l'arbre aux racines sortant du sol, se trouvaient d'énormes empreintes... Mais de quoi ? J'observais Démona, d'un air inquiet mais aussi trionpheur, nous avions touvé quelque chose, il s'était passé quelque chose...

-Amber ! C'est un loup avec la taille d'un ... d'un ours peut-être, qui t'as attaqué !

Ses paroles résonnaient toujours dans ma tête. Un loup ? C'était stupide, ne me dites pas que je me suis faites projeter contre un arbre, écorcher vivement la jambe par un loup !

-Mais, je ne comprends pas. Ce n'est pas logique !

J'observais les traces de l'animal gigantesque et les suivais en tentant de ne pas faire trop de bruit. Qui nous disait qu'il était parti ? Et puis, qui nous disait qu'il était seul ?

-Imaginons que c'est un "énorme loup" qui m'ai attaqué, comment explique tu les hallucinations ? Je veux dire.... Je n'ai pas pu imaginer des spectres comme ça, c'est totalement, impossible!

Je m'enfonçais de plus en plus dans les fougères maculant de terre mon jean déjà usé. C'était bien le mot. "Impossible".

Je fouillais toujours dans les fougères perlées de gouttes d’eau. Les traces continuaient à s’enfoncer dans un noir absolu ; un noir absolument effrayant. Là je m’arrêtais faisait signe à Démona de m’imiter. Ce silence menaçant fut percé par un souffle, puis, un grognement. Je levais enfin la tête. Face à moi, deux énormes yeux jaunes nous observaient, ils étaient si lumineux que j’en fus fascinée. Oui fascinée, avant de laisser place à la terreur. Lorsque j’agrandis ma vision, je compris enfin. C’était un loup, un loup immense qui se tenait à moins de trois mètres de moi. Un loup au pelage renvoyant des reflets argentés sous l’effet de la pleine lune. Le souffle coupé, je reculais à grand pas vers ma camarade.

Je chuchotais:

-Oui, un loup. C’est un loup.

La jeune fille avait levé ses bras, prête à invoquer le feu. Pourtant, contre cette créature, je ne pensais pas qu’il fallait l’utiliser, surtout dans la forêt. Reprendre le risque d’incendier les bois était très dangereux et je n’imaginais même pas qu’elle punition allait nous être donné, Démona parut le sentir.

L’animal émit un énième grognement encore plus féroce que les précédents. Maintenant nous recoulâmes. Démona ne parlait pas, elle observait. La créature ne bougeait point et je crus un instant que ma folie reprenait le dessus, pourtant, elle le voyait elle aussi. Au lieu de courir à la vitesse la plus folle dont nous étions capables, nous restions ébahies devant ce loup. Il devait nous arriver à la poitrine –moi qui suis-je déjà très grande-, et son pelage ! Un pelage presque plus beau que ceux des loups de Twilight.

Comme si il nous conseillait de fuir, il rugit de nouveau, mais cette fois-ci, c’était tout bonnement ahurissant ! Démona se retourna, je la suivis en vitesse et nous commençâmes notre course infernale.

-Allez, allez ! COURS !

Je me pris plusieurs fois des branches dans le visage et faillis trébucher sur la terre humide. Le loup courait à une vitesse effroyable et le fait d’entendre les plantes s’affaisser sur son passage me faisait encore plus paniquer. J’avais l’impression que nous n’atteindrions jamais l’école, pourtant nous n’étions pas loin. J’observais Démona esquiver les nombreux arbres de notre chemin tendis que je perdis le contrôle de mes jambes. Je n’avais jamais couru aussi vite ! Enfin, une lumière apparut au loin, nous poursuivions notre route déjantée lorsque je trébuchais et tomber sur les frontières de l’école. Ca y est, c’était la fin pour moi, je me protégeais d’un bras, attendant un coup de griffe. Démona se retourna et lâcha un énorme soupire, à bout de souffle. N’allait-elle pas m’aider ?

Lorsque j’ouvris les yeux, le calme avait reprit le dessus. Tout était aussi paisible que lorsque nous nous apprêtions à descendre dans cette forêt. Le loup n’était plus là et je pouvais de nouveau revoir le clair de lune si lumineux. Je me relevais, toute essoufflée. Je décidais de rompre ce silence qui pesait sur nos épaules.

-Putain mais c’était quoi ça ?

J'avais commis une erreur ce soir en venant dans leur forêt de Nyx, je voulais faire du repérage, la Nuit des Parents aurait bientôt lieu et je comptait m'y rendre. Roxanne voulait récupérer ses affaires, elle savait qu'il se trouvait dans les placarts du sous-sols. Je lui avais promis qu'elle aurait ses affaires sous peu.
En attendant, je devais surveiller les lieux, repérer les issue, les habitudes. Je me doutais que lors de cette nuit des Parents la sécurité serait réduite, on surveillerait en particulier le refectoire ce qui me permettraait d'accèder plus facilement aux sous-sols. Il fallait aussi que j'aille à cette "réunion" pour tâter l'atmosphère et aussi savoir ce que ces enfants de Nyx savaient...
J'avais escaladé le mur d'enceinte et parcouru une certaine distance dans la forêt. Zar'Roc m'avait accompagné et avec l'habitude du loup solitaire, je le laissais vagabondé à sa guise. J'avais une totale confiance en lui et de toute façon il ne se passerait rien, personne ne roderait dans les bois avec les deux "accidents". Même si ce loup avait tendance à grogner sur les vampires, j'espérais qu'il n'attaquerait personne.
J'avais tord, sur toute la ligne, d'abord il y avait deux idiotes qui trainaient encore dans la forêt, il fallait être totalement stupide ou suicidaire pour rester là où rodait un tueur.
Enfin, Zar'Roc n'avait pas obéit, il avait attaqué deux novices, enfin poursuivit serait le mot juste. Je décidais donc d'intervenir, il ne me fallut que quelque seconde pour comprendre où elle se dirigeait et à peine un millième pour me téléporter devant elles. Un peu en retrait tout de même, dans l'ombre. Pour mieux les surprendre.
J'exalatais aussi ce don depuis que j'étais entré dans la forêt, celui de sublimer les peurs, la moindre frayeur se transformait en terreur, la simple arraignée en migale haute de 2 mètres. Et apparement, elles avaient subi ce don...
-Putain mais c’était quoi ça ? Dit l(une des novices.
-Qu'est-ce ? Un loup mes chéries, rien qu'un inoffensif loup. répondis-je d'une voix suave et hypocrite. Que croyez-vous ? Oh, oui ! Vous avez découvert le loup tueur de vampire ?! Non, c'est moi quelle drôle d'idée non ?!
J'avançais dans la lumière de la Lune pour qu'elle puisse admirer mes marques.
-Alors, qu'est-ce que ça fait ?

L'insolence humaine de ses stupides enfants de Nyx était ahurissante ! A mon époque, ces deux fillettes auraient reçu une bonne paire de fessés. Elles auraient été privé de dessert et de telles ou telles sorties...

-Alors là, pour tout vous dire… C’est la toute première fois que je vois un psycho de mes propres yeux, alors je sais pas vraiment.

Un psychopathe ? Quel fourvoyement ! Je me venger, je me battais pour une noble cause, pas pour le plaisir de tuer quelques jeunes vampires.

-Alors, pour être honnête en vers vous Monsieur-le-tueur-de-vampires, votre côté "tueur" est effrayant, mais vous avez plus l'allure d'une ... Comment ça s'appelle déjà ? Ah oui, vous avez l'air d'une mythe affreusement laide ! Sauf que vous êtes un mec accompagné d'un loup domestiqué. Par contre, j'ai jamais vue une mythe prendre feu ...
Court ! Court vite ! Cria la jeune fille.

Ses filles étaient vraiment d'une débilité sans fond, il fallait vraiment être idiotes pour croire pouvoir échapper à un loup et à un traqueur. Pourtant, elles coururent quand même, pour fuir. Et la boule de feu que la deuxième fille avait jeté, enflamma légèrement mon t-shirt. Je ne pris pas en considération les insultes qu'elle lacha à mon égard. Je décidais de leurs laisser quelques mètres d'avance avant de me téléporter devant elles.
J'étais un traqueur après tout et le fait de disparaitre par la simple volonté était un don qui ne se refusait pas.
De plus, ce déplacement avait stoppé les flammes, je n'avait aucune égratignure, je devrais juste changer de t-shirt en rentrant. J'arrivais donc devant les jeunes novices, surgissant du néant. Elles stopèrent net, Zar'rock était à leur mollet, près à mordre.

"Alors mes chéries ? Vous avez cru m'échapper ? Je vais être gentil ce soir, vous ne m'intéressez pas ! Alors vous ne rejoindrais pas vos deux amies ! Oh, mais j'oubliez, comme vous nous avez vu, vous allez devoir vous taire ! Et pour cela, je vais vous voller vos souvenirs... Quel dommage..."

Car après tout, je n'avais pas besoin d'elle, Thanatos n'avait pas besoin de petites peste !

Démona venait de projeter une boule de feu qui fonça droit sur l’individu qui se tenait devant nous.

-Cours, cours !!!

Je m’élançais avec mon pessimisme habituel. Il fallait regarder la réalité en face, on n’avait pas beaucoup de chance et malgré notre numéro de pestes un peu stupides pour répondre à ce psychopathe, je savais que ça ne l’arrêterait pas.
En parlant de notre numéro, je repensais au « clash » de Démona. Je me tournais vers elle.

- Une mite? C’était quoi ça? C’est tout ce que tu as trouvé ?

J’étais étonnée de ce que je ressentais, de comment je réagissais. J’étais au bord d’une crise de folie en me répétant sans cesse « Putain, t’es dans la merde », mais j’étais aussi au bord de l’éclat de rire –quand on oubliait l’autre. C’est vrai quoi, une mite ?

Après quelques mètres de course, l’homme se téléporta devant nous, ce qui nous stoppa net. Le chien loup était à mes pieds, j’observais sa gueule d’où s’échapper un grognement féroce. Je repensais au loup que nous avions vu dans la forêt, celui qui n’existait pas. On était reparti cherchait des indices ou quelques choses comme ça qui expliquerait ma jambe toujours bandée, sans s’apercevoir qu’ils étaient là, et surement depuis longtemps.

-Alors mes chéries ? Vous avez cru m'échapper ? Je vais être gentil ce soir, vous ne m'intéressez pas ! Alors vous ne rejoindrais pas vos deux amies ! Oh, mais j’oublie, comme vous nous avez vu, vous allez devoir vous taire ! Et pour cela, je vais vous voler vos souvenirs... Quel dommage...

Je l’observais d’un air surpris. Voler mes souvenirs ? Là, enfin j’étais apeurée. Mes souvenirs, ils étaient à moi, personne ne me les prendrait, personne ne pouvait. Enfin, c’était bien ce que je croyais. J’ignore pourquoi, mais à ce moment la, je me suis mise à penser à toutes les choses que je voulais garder en mémoire, en passant par mes années dans le Pacifique, mes fêtes de famille, mes amies ; Naomie, et puis les mots écris sur une jolie carte noir au lueur dorée qui représentait l’amour de mes parents, pour mon dernier anniversaire.

-Attendez !

Ce sourire posé sur les lèvres fines de cet homme me rendit malade. Et puis, les mots de l’inconnu revinrent.

-C’était vous ?

« Les deux amies… »

-Vous les avez tué ?

Roxanne, Nayel. Je n’avais pas connue la première, mais j’avais eu l’honneur d’entrer dans le groupe des filles de la nuit en compagnie de
Nayel.

-Vous êtes juste répugnant ! Criais-je.

Soudain, je poussais l’homme de mes deux mains ce qui le déstabilisa. Je m’attendais à un retour de claque, et essayais de me préparer. Mais, rien ne vint.

La novice au teint hallé paru surprise et même choqué. Elle me poussa violement ce qui me fit faire un pas en arrière pourtant je ne bronchais pas, gardant un sourire insolant sur le coin des lèvres. Zar'rok grogna. La heune fille ferma les yeux en crispant ça machoir. Quoi, elle attendait que je la frappe ? Je n'étais pas aussi inhumain, on ne battait pas une femme aussi jeune et idiote fut-elle.
Je ne prit pas la peine de lui rendre sa bousculade, si je l'avais fait, savait-elle seulement que la rencontre avec un tronc d'arbre l'aurait tué sur le coup ?

C'est la blanche qui s'énerva le plus. Le désespoir pousse les gens à faire des choses stupides et inutiles. Elle faisait parti de ces gens là, comme toute les poupée trop superficielle de cette époque dégradante. Contrairement à Roxanne ou Nayel, cette future vampire semblait dépourvu de modestie et d'une confiance sans précédent qui la faisait se sentir invinscible. Savait-elle que l'on n'échappé jamais à un Traqueur ou mieux encore, à la Mort ?

-Amber, nous ne pouvons pas fuir devant lui, mais nous devons rester forte. Si il parvient a effacer nos souvenirs, ... Promettons nous que l'on ne s'oubliera pas. Promet-le Amber ! Moi je te le promet ! Tu es ma meilleure amie tu sais ... Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

Comme c'était mignon, l'amitié humaine. Pourtant la mort éffacerais tout ça et l'individualisme reprendrait le dessus comme pour n'importe qui. La novice qui avait les marques les plus prolongées me frappa au visage, m'envoya son poing sur mon nez déjà cassé du temps de ma jeunesse humaine. La surprise me fit perdre l'équilibre et comme pour lui faire croire qu'elle reprenait le dessus je me laissais tomber à terre.
Par dessous mes cheveux je vis son contentement souligné de haine. Bien, la haine faisait faire de grande et terrible chose mais je ne pus m'empêcher de rire.

En me relevant, je laissais échapper un rire démoniaque et rauque.
-Vous êtes vraiment stupides mes chéries. Vous souvenir ? Sérieusement vous croyez que vous allez vous en tirer si facilement. Vous êtes pathétiques, ce n'est pas un conte de fée, le héros ne vient pas vous sauver cette fois !
Je sortis un bout de papier chiffoné et un crayon pour y griffoner quelque chose et je repris:
-Finis de s'ammuser, je n'ai pas de temps à perdre. Une dernière précision, vous ne vous souviendrez de ceci seulement si je meurs et ce n'est pas près d'arriver ! A plus tard, mes chéries !

Je passais rapidement ma main devant leur visage, le prélèvement de souvenir était indolore mais laissé perdu pendant quelle secondes. Ceci fait, je me placais dans leur dos. Elle ne se souviendrais plus de rien et pour l'instant c'était leur inconscient qui dominait. Il leur faudrait quelques minutes pour sortir de leur létargie mais seule ma mort pourrait leur rendre leur souvenir. Je glissais le papier que j'avais griffoné dans un poche de la veste d'Amber, un oméga sur un bout de feuille. Et je disparu comme j'étais arrivé, ma mission accompli et les preuves, les souvenirs effacaient à jamais.

J’ouvris les yeux et observais autour de moi, ahurie. Je caressai ma tempe d’une main tremblante et lâcha un gémissement de douleur. Un mal de tête plus que douloureux était arrivé je ne sais comment dans mon crâne. Il tambourinait et ma vision fut légèrement rétrécie. C’est à ce moment que je remarquai enfin la présence de la jeune fille à côté de moi. Les yeux dans le vide, elle ne bougeait pas. Il me fallut un instant pour comprendre que nous étions seules. Complétement seules au milieu d’une cour bordée d’une forêt sombre et attirante. Mais où étais-je bon sang ?

Je posai une main sur l’épaule de la jeune fille aux cheveux bruns et elle revint à elle en un sursaut. Lorsqu’elle me toisa –ce qui mit un bout de temps- je fus attirée par l’étrange marque gravée sur son front. C’était un joli croissant de lune vide aux couleurs saphir.
Alors tout –enfin presque tout- revint.

-Oh ma Déesse.

J’étais dans mon école, ma maison depuis peu. La maison de la nuit m’avait accueilli il y avait un mois et il y a quelques semaines –je ne saurai dire combien- j’étais entrée chez les filles et fils de la nuit. Je portais une main à mon front et pus sentir le relief de mon propre croissant de lune. Toute ma vie me revint en mémoire et je sus qui j’étais. C’était une sensation étrange qui me procurait des frissons le long de mon échine. La fille à mes côtés semblait revenir à elle-même comme je l’avais fait une minute auparavant.

On ne parlait pas, on se regardait juste, intriguées, mais surtout inquiètes. Quelqu’un pouvait m’expliquer ce que je faisais à l’aube en plein milieu de cette coure seulement occupée de moi et d’une novice que je ne connaissais pas ? En effet, l’aube se levait et je me secouai. Il ne fallait pas rester là, pas comme ça, sans rien comprendre.

-Quesque… Que faisons-nous là ?

A la regarder, on comprenait tout de suite qu’elle était aussi perdue que moi, peut-être même plus… Ses yeux noirs étaient ronds, ils sortaient presque de leurs orbites tellement elle les écarquillait. Ses cheveux tout aussi noir étaient décoiffés et sales, comme nos vêtements. Enfin, elle tenait sa bouche entrouverte comme pour en laisser échapper un son ; mais rien ne sortait. Elle était surement en mode choque. Cependant, elle revenant petite à petit à elle et je la secouais légèrement.

-Dém…

Ce son m’était sorti tout seul, comme si je connaissais son nom, ce qui n’était guère le cas.

-Ecoute, il faut rentrer, il se fait très tard. Je ne sais pas ce qu’on fait ici, on le découvrira d’ailleurs, mais le soleil se lève. Viens je te ramène à ta chambre.

Je posai mon bras autour de ses épaules comme pour la réchauffer ainsi que la protéger. Ce que je ne savais pas c’est qu’il y a quelques heures, c’était elle qui m’avait sauvé la vie… Nous marchions en direction du dortoir et je me fichais de savoir les règles de ce règlement stupide qui nous interdisait de sortir. Je voulais comprendre. Et j’allais chercher, jusqu’au bout.
Ce fut la promesse que je me fis en rentrant à l’école en compagnie de ma camarade. Nous ignorions beaucoup de choses… Et j’étais loin d’imaginer ce qu’il s’était passé. Je n’avais comme indice enfuit dans la poche de mon blouson en cuir brun, ce petit bout de papier.

[Hors RP: Même si effacer la mémoire est indolore, un petit mal de crâne ne fera pas de mal hein ? ]