La découverte

Je suis nouvelle ici, à la Maison de la Nuit. J'entreprends donc la découverte des lieux, commençant par l'endroit que je sais déjà adorer : la bibliothèque. Et je ne suis pas déçue. Des centaines de livres à ma portée, tous plus alléchants les uns que les autres. Je me saisis d'un livre. Il est vieux, et il me plait d'autant plus que l'odeur des vieux livres me plait. Je sais que cela n'est le cas que d'une très petite poignée de personne, mais moi, rien ne me plais plus que cette odeur. Je regarde le titre du livre. "La Sociologie des Vampires" de Alex Wintson. Tiens donc ! Mon prof de sociologie... belle coïncidence! Je décidais donc de l'emprunter, ainsi que quelques autres livres, notamment en littérature et équitation. Je restais là encore un peu, fouillant de ça et de là pour voir les livres potentiels à emprunter. Je restai sans voix à la vue du nombre de livres qui m'attiraient. Je sortis en toute hâte, me jurant de revenir plus tard pour les admirer.

Assise dans un fauteuil moelleux de la bibliothèque, j'observai le ballet innocent d'une nouvelle découvrant la bibliothèque. Elle sautillait entre les rayons, les yeux grands ouverts. Elle avait été discrète à son entrée, mais pas assez pour que je ne la remarque pas. Elle était très jolie. Vraiment très jolie.
Je lisais "Contes de Vampires" d'Alex Wintson.
Ce professeur, en plus d'être un expert de la sociologie, était un écrivain émérite. Tony s'en alla, quelques livres chargés sous le bras, en courant. Avec un petit sourire, je me replongeai dans ma lecture...

Chose promise, chose due, le lendemain, je me rendais de nouveau à la bibliothèque. Je furetais de ça et là dans les rayons lorsque je tombais sur la fille la plus belle qui m'est été donnée de voir dans toute ma courte vie. J'appris quelque instant plus tard que cette jeune fille se prénommait Alliahn. Et, la chose qui me fis vraiment un baume au coeur, se fus de voir que cette ravissante jeune fille ne me dévisageait pas avec le mépris auquel je m'attendais. Au contraire, elle me fis un sourire des plus chaleureux qui me donna le courage de lui parler:
- Bonjour. Je m'appelle Tony. Tony Micelli.

"Enchantée Tony, répondis-je, je m'appelle Alliahn Denali, je suis une nouvelle, première année, comme toi, mais je suis arrivée un peu plus tôt. Si tu as des questions, ou si tu as des problèmes pour aller en cours (c'est vrai qu'il y a beaucoup de couloirs et d'escaliers), je suis là."

Discrètement, j'activai mon don, sans qu'elle ne s'en aperçoive, et sans que moi aussi je le sache, jusqu'au moment où j'eus accès à ses pensées. Elle était perturbée, un peu perdue dans l'école et redoutait la réaction des autres élèves.

"Ah, et si tu veux que je te présente aux autres plus tard, comme je ne connais pas tout le monde non plus, ce sera avec plaisir !"

D'un geste, je l'invitai à s'asseoir à côté de moi, sur un autre fauteuil.

Je m'assis donc à son côté et plus heureuse que jamais, bien que l'idée d'être présentée à d'autre personne me faisais froid dans le dos. C'est pourquoi je répondis:
-Merci Alliahn, c'est adorable de ta part mais je crois que je vais me faire discrète... Tu sais, j'ai toujours été rejetée auparavant, je préfère ne pas me bercée de faux espoirs... Mais merci, vraiment, c'est très gentil de ta part.
J'espérais ne pas avoir blessé la jeune fille aussi, pour lui prouver que son aide m'étais précieuse, je décidais de me renseigner sur mes dons...
-Excuse-moi mais, on dis que les vampires on des dons. C'est surement vrai mais, je ne me suis découvert qu'une toute petite affiné avec l'eau et encore, je ne le maitrise pas très bien. Comment puis-je savoir quels sont mes dons? En ai-je seulement?

Je partis d'un rire franc.

" Ici, tu ne seras pas rejetée comme ailleurs, nous sommes tous soudés pour survivre pendant nos études. Tu n'as pas à t'en faire."

Mais après tout, n'étais-je pas dans le même cas ? Ma rencontre avec Lyna avait effacé mes soupçons par rapport à l'accueil que me réserveraient les autres. Tony, elle ne connaissait pas encore Lyna, ni Maé, ni ces charmantes personnes qui arpentent les couloirs de l'école.

"-Excuse-moi mais, on dis que les vampires on des dons. C'est surement vrai mais, je ne me suis découvert qu'une toute petite affiné avec l'eau et encore, je ne le maitrise pas très bien. Comment puis-je savoir quels sont mes dons? En ai-je seulement?" me dit elle.
- Tout vampire a un don, mais le don est propre à la personne. Rares sont les vampires ayant le même, ou alors il se manifeste sous une forme différente. Par contre, je ne peux pas te dire quel don tu as. Peut être faut-il que tu le découvres toi-même...ou alors...ça te dirais d'aller voir le nouveau professeur de littérature ? C'est aussi lui qui nous enseigne la maîtrise de notre don. Peut être qu'il pourra t'aider ? Et m'aider par la même occasion... murmurai-je.

J'avais entendu ce que disait ma nouvelle amie. Et j'étais bien déterminée à savoir ce qui se passait. J'ai toujours été curieuse. Et j'ai toujours considérer cela comme une qualité, bien que cela puisse aussi appartenir à ma longue liste de défaut. Je décidais d'être franche. De lui dire.
-Je crois que j'ai découvert un don. Ou alors tous les vampires ont cela, mais j'ai entendu ce que tu murmurais. Je mis ma main sur son épaule, une manière un peu gourde de ma part de lui dire que j'étais là pour elle. Je suis là pour t'aider si tu veux. Je sais que parfois, on a des problèmes dont on ne veut pas parler, j'ai une amie humaine dans ce cas là, mais si tu veux en parler, je suis là. Je sais qu'on se connais à peine, mais... Je n'allais pas plus loin. J'attendais, un peu tremblante, me disant que j'aurai mieux fait de me taire, que jamais elle ne se confierai à une fille dont elle ne savais rien.

Je regardai sa main, sur mon épaule.

"Ne t'inquiète pas, ce n'est rien de grave, du moins je pense. Il faut quand même que j'en parle à notre professeur. Tu le découvriras en temps voulu", dis-je avec un clin d'œil.

Mon sac était posé près de moi, pour ainsi dire, à mes pieds. J'y fourrai le livre de contes et jetai ledit sac sur mon dos. Il n'était pas très lourd. J'espérais de tout cœur que le professeur de littérature ne soit pas en train de dispenser un cours à une classe d'élèves.

"Tu viens ?"

Je regardais les livres et pesais le pour et le contre. Qu'est-ce que était le plus important? Prendre d'abord mes livre, ou suivre mon amie? suivre mon amie bien sûr! Les livres pouvaient attendre (je fus la première étonnée de me dire cela, mis à par pour mon amie humaine, je n'aurai jamais fait cela).
-Bien sûr. On va où?

Je fis un signe de tête à Tony en souriant.

" Voir Viszs R.Burden, notre prof' de littérature ! Dans son loft évidemment !"

Souriant à mon tour, autant de ma bêtise que de la joie inexprimable que je ressentais à cet instant, je répondis:

-Je te suis! Dis moi, tu seras là demain?

-Merci! J'avoue que, quand j'ai une amie, je... la... bon aller, je le dis, je la colle un peu. Beaucoup. Du moins, c'est ce que l'on me dis toujours. Alors, si je t'énerve, dis le moi, franchement.
Je lui souris, espérant mieux faire passer la chose.

"Pour moi, les trucs qui collent c'est des chewing gums. Et franchement, tu ne ressembles pas trop à un chewing gum",dis-je en riant.
Sur ce, nous nous retrouvâmes devant la porte du loft de Viszs, quelques minutes plus tard.

(On est déjà rentrées, clique sur le lien de mon dernier post)

-Merci, dis-je. Bien que parfois, je me sens chewing gum!!!!
Nous nous esclaffâmes et partîmes, prêtes à affronter la suite. Et cette suite se trouvais derrière cette porte.

(Merci!!! J'aurai chercher des heures sinon ^^)

Et le jour suivant, je revint à la bibliothèque, mais cette fois, accompagnée d'Alliahn, comme promis.
-Tu as des livres à prendre? Parce que moi, j'en ai plein, dis-je en riant. Mais devant l'air inquiet de mon amie, je me posais des questions et l'interrogeais du regard, n'osant pas lui demander quoi que ce soit. Je ne voulais pas trop m'immiscer dans ses problèmes, mais mon instinct très curieux ne pouvais s'empêcher de vouloir des réponses. Affreux dilemme...

Perdue dans mes pensées, je n'écoutais qu'à moitié tout ce qu'il se passait à côté de moi. C'est pourquoi je mis un peu de temps à répondre à la question de mon amie.

-Tu as des livres à prendre? Parce que moi, j'en ai plein !
- Euh...de...des livres ? Euh, non pas pour l'instant, je crois pas, enfin je...non...

Outre les difficultés de mon don, quelque chose d'autre me préoccupait, et mon cœur en souffrait atrocement. Je me demandais, pourquoi ? Je ne regrettais pas d'avoir été accueillie à la Maison de la Nuit, mais j'avais laissé un petit quelque chose dans mon ancienne vie, un petit bout de moi. A quelqu'un. Quelqu'un que je ne reverrai sûrement plus jamais... La lumière de la lune qui filtrait par les fenêtres de la bibliothèque me semblait fade, l'éclat des étoiles, moins scintillant, les rires moins sonores, le silence plus pesant. Je me demandai pourquoi parfois, on avait pas le choix, pas la possibilité, de trouver soi-même la voie à prendre pour sa vie. Je gardai la tête basse, les yeux rivés sur le tapis, dont les couleurs pourpres et oranges me semblaient teintées de gris. Certains novices me dévisageaient avec étonnement, regardaient mes cheveux emmêlés, mal brossés, mon teint pâle et mes cernes violacées. J'interceptai le regard de Tony et lui soufflai doucement, pour qu'elle seule l'entende.

"- Je suis amoureuse..."

Au début, je ne compris pas son malaise. Puis me revint en mémoire que nous n'étions plus humaine et que c'était sûrement d'un humain qu'elle était amoureuse. J'avais remarquer que mes sens s'étaient développés depuis le début de ma transformation, aussi je compris plus vite qu'elle avait fait en sorte que moi et moi seule l'entende. Je fis donc de même:
-Tu es amoureuse. OK. C'est d'un humain n'est-ce pas? De toute manière, que se soit un humain ou un vampire, compte sur moi, je t'aiderai du mieux que je peux pour que tu le revois. Les règles sont faites pour être contournées parfois, et cette fois ci, on n'échappe pas à la règle. Mais je ne voulais pas qu'elle doute de moi, car j'avais la ferme intention de régler ses problèmes. Tout le monde en a, et tout le monde aimerai bien avoir quelqu'un qui nous aide. D'un ton plus ferme, j'affirmais: Tu vas revoir ce garçon.
Mais quelque chose se brisa en moi, me rappelant que les humains détestaient les vampires, nous prenais pour des partisans du mal, alors que nous étions comme eux, par bien des façons. Mais je n'en parlais pas à Alliahn. Je lui avais fait une promesse, et j'allais m'y tenir. Il faudrait juste cacher à ce garçon certains petits détails avant et commencer à savoir ce qu'il pense des vampire, nous aviserions après pour savoir si nous lui cacherions ou non la vérité.

"-Tu es amoureuse. OK. C'est d'un humain n'est-ce pas? De toute manière, que se soit un humain ou un vampire, compte sur moi, je t'aiderai du mieux que je peux pour que tu le revois. Les règles sont faites pour être contournées parfois, et cette fois ci, on n'y échappe pas. Tu vas revoir ce garçon.
- Oui, humain et plus âgé que moi...."

Sa tirade m'avait un peu réconfortée, en apparence, mais cela ne m'empêchait pas de garder profil bas. Revoir ce garçon ? Revoir un humain alors que bientôt l'envie de sang se ferait sentir ? Je voulais le revoir, mais je craignais atrocement les risques que je lui ferais alors encourir. Pour le revoir, je pense que j'attendrai. Mais lui parler ? Pourquoi ne pas lui parler ? Lorsque j'étais humaine, il m'avait donné son numéro de téléphone, en toute amitié. Oui, un téléphone. Mais y en avait-il seulement un à la Maison de la Nuit ?

"Si je vais le voir, ce sera plus tard... Du moins jusqu'à ce que je sache maîtriser un peu mon don et l'envie de sang qui va arriver avec l'âge. Sûrement en deuxième année."

-Tu as déjà eu envie de boire du sang? Parce que... tu savais qu'ils ont des poches de sang dans une des réserves? On pourrais s'entraîner...
Je savais que ce que je disais pouvais paraître fou, mais j'étais sérieuse. Ici, à la Maison de la Nuit, on ne risquait rien. Se préparer à l'odeur et l'envie du sang maintenant, ce serait plus simple. Et le bonus, l'année prochaine, on serait prête, on n'aurait pas totalement besoin des cours! Bon, un peu quand même, mais... Alliahn comprendrait-elle? Sous son regard septique, je lui expliquait mon idée...

- On a pas le droit d'en boire, pas encore. Il y a des risques avec l'Empreinte, on étudiera ça en cours avec Alex. Quand aux sang des réserves...je doute beaucoup qu'il soit destiné à la consommation. Le sang "frais" est préférable au sang "mort".

Tony ne pensait pas à mal, juste à aider, mais elle était plus nouvelle que moi et ne savait rien du règlement pré-vampire. L'envie de sang ne se fait sentir en général qu'en deuxième année, c'est pourquoi on privilégie la maîtrise du don en première année, et la maitrise de la soif en seconde année. Rare étaient les première année à consommer du sang, et dans ce cas là, ils étaient regardés de travers. On ne se forge pas une très bonne réputation en "devenant vampire" trop tôt... Nos cerveaux ont encore une pensée humaine, il est donc normal qu'on trouve criminel de boire du sang.

Quitte à me montrer stupide et butée, j'éclaircis mon idée:
-Je ne parle pas de le boire, mais de s'habituer à l'odeur. Si tu ne peux pas voir l'homme dont tu es amoureuse, c'est bien à cause de l'odeur du sang non? Donc... juste s'habituer à l'odeur, de façon à ne pas avoir envi de lui boire tout son sang.
Je frissonnais à cette idée, et je vis qu'il en était de même pour Alliahn. Mais de plus en plus, j'avais l'impression de m'enliser dans la stupidité, et je me dis que, si je perdais mon amie, je ne devrais pas venir me plaindre après. Nouveau frisson de ma part.

"Je ne parle pas de le boire, mais de s'habituer à l'odeur. Si tu ne peux pas voir l'homme dont tu es amoureuse, c'est bien à cause de l'odeur du sang non? Donc... juste s'habituer à l'odeur, de façon à ne pas avoir envie de lui boire tout son sang."

Je frissonnai. Peut être que l'odeur jouait un rôle, majeur sans doute. Mais ce n'était pas vraiment le sang qui m'empêchait de voir ce garçon. J'étais timide, affreusement timide. Depuis toujours, cet aspect de ma personnalité m'avait entravée dans mes relations avec les autres. On m'avait prise pour une attardée, pour une "sans amis", pour une "bizarre". Les rares personnes qui avaient accepté de m'aider sincèrement étaient elles aussi dans ce cas là. Les autres se payaient ma tête et jouaient avec moi. Ce garçon, c'était un peu différent. Je le connaissais plutôt bien, on partageait des points communs, on se chamaillait amicalement du temps où j'étais humaine. Mais cette vieille timidité était resurgie. Comme ça.

"- Je ne sais pas si ça vient tellement de l'odeur en fin de compte, même si je trouvais déjà qu'il sentait très bon en étant humaine. En réalité - je suis nulle, j'essaye de trouver des prétextes pour tout - je suis timide et ne n'oserai pas lui en parler. Et je doute que la direction me laisse aller gambader chez lui sans surveillance en lui laissant courir le risque d'être bu."

"- Je ne sais pas si ça vient tellement de l'odeur en fin de compte, même si je trouvais déjà qu'il sentait très bon en étant humaine. En réalité je suis timide et ne n'oserai pas lui en parler. Et je doute que la direction me laisse aller gambader chez lui sans surveillance en lui laissant courir le risque d'être bu."
Je la regardais. Elle avais l'air tellement triste!
-Mais si quelqu'un t'accompagne, il n'y aura plus de problèmes... et puis, il y a un cours de maîtrise de la soif, on pourra y aller si tu le souhaite...
Je voulais vraiment l'aider. Elle était si gentille... ce n'était pas juste qu'elle doive souffrir de ne pas voir celui qu'elle aime, simplement à cause de se condition de novice.