Une arrivée pittoresque, comme d'habitude! [PV Loshad]

La Nuit venait à peine de tomber, et le vent soufflait sur les routes brumeuses de Blois, ville plus que jamais sous l'emprise de l'automne.
Je n'aimais pas cette saison. Comme l'hiver était le repos de la nature, le printemps sa renaissance et l'été son apogée; l'automne n'était qu'une transition. Pas assez tard pour pouvoir profiter du calme blanc de la neige, et pas assez tôt pour jouir de la verdoyance lumineuse des arbres en fleurs. Il n’y avait que le ciel gris nuageux, le brouillard et le vent humide, parfois emportant une feuille décolorée et détrempée.

J’avais pourtant choisi d’effectuer le chemin du centre-ville vers la Maison de la Nuit à pied ; tout d’abord pour prendre le temps d’apprécier les environs de mon nouveau logis, mais également par soucis de mise en scène. Eh oui : le professeur étranger qui arrive, les valises à la main, au bout d’une heure de marche, devant les portes de son école et lève les yeux sur le bâtiment qui le surplombe… C’est théâtralement classe !

Seulement, bien que je n’en eu cure, personne ne fut là pour admirer ma pittoresque arrivée devant les grilles de la Maison de la Nuit. Je mis cela sur le compte de ma légère avance, et sur les… légers ennuis qu’endurait le campus en ce moment. Les mains encombrés, je repoussais la mèche noire qui me barrait la vue d’un coup de tête digne d’une grande marque de shampoing, et plissais mes yeux désespérément rouges en penchant la tête sur le côté, un sourire dubitatif aux lèvres : entrais-je ou n’entrais-je pas ? That is the question…
A cette heure, les élèves n’étaient pas encore en cours, et j’espérais ne pas me faire remarquer pour le moment. Et comme on ne semblait pas m’attendre… J’eus un dernier regard pour la forêt effeuillée derrière moi, et contournais soigneusement l’entrée du bâtiment. Il devait bien y avoir un jardin ou une cour, ou du moins une prairie derrière l’école, ne serait-ce que pour les chevaux… Comme souvent, mon instinct finement développé ne me trompa pas, et je tombais sur une vaste terre, où l’on distinguait d’un côté les écuries, et de l’autre ce qui semblait être le cimetière du campus. Et un peu plus loin… Malgré la brume et la distance qui me séparait de ce que je voyais, je reconnus distinctement la statue de Nyx qui surplombait majestueusement le territoire de l’école, du haut d’une colline. Et derrière, de toute évidence, le Temple.
Sourire, de nouveau. Et je gravis cette colline, sans hésitations. Nyx, à Tokyo, à Londres ou à Blois, m’attendait toujours… Mes facultés de vampires m’empêchaient de me fatiguer lors de mon ascension (une des rares choses positives de ma nature, en passant), mais mon corps restait de chair et de sang : mon dos et mes bras se courbaient sous le poids des valises ; et mon orgueil prit un coup lorsque j’imaginais une tierce personne me regardant monter au Temple. Cela devait ressembler à la scène introductive du roman français La Mécanique du cœur, où une jeune femme enceinte gravissait, en pleurs, la colline où habitait la sage-femme, en plein milieu de la nuit.

J’atteignis enfin le Temple. Derrière moi, j’entendais encore les hennissements lointains des chevaux, et, encore plus loin, le froissement des branches de la forêt dans le vent. Forêt qui, je m’en rendais désormais compte, entourait le campus comme un voile protecteur. Comme, seulement. A mes yeux, cela avait surtout pour avantage de me dépayser des murs gris de Londres…
Je posais mes malles à terre, et me retournais afin d’avoir une vue plus globale de l’enceinte de l’école. Quelle ne fut donc ma surprise quand, au milieu du silence gris des terres pluvieuses de Blois, je vis une chevelure rouge flamboyante se diriger vers moi… Surprise que je pris soin de dissimuler, bien évidement.


[HRP: Désolé d’avoir tardé à poster ! ^^’]

Encore un autre grand jour se profilait aujourd'hui. Un grand jour qui ne devenait plus si nouveau. Un grand jour qui était à l'image de tout les autres depuis quelques temps. Un jour de départ, un jour d'arrivée. En effet, c'était ce soir même que notre professeur d'anglais, notre jeune professeur d'anglais, quittait le pays pour celui de la langue de Shakespeare. C'était aujourd'hui même qu'arrivait son collègue, professeur d'anglais venu de Londres et qui le remplacerait.
Un homme quittait Blois pour la capitale anglaise, un autre la quittait pour venir nous rejoindre. Tel était la vie et telle était la journée qui commençait.

Après les habituelles et sempiternelles choses à faire chaque matin, chaque jour et chaque nuit, j'avais fini par choisir de me reposer tranquillement dans l'écurie, mon sanctuaire, ma grotte secrète où seul la compagnie des chevaux me suivaient pour une heure de sérénité loin du brouhaha incessant du réfectoire, des responsabilités de directrice et du poids de l'enquête qui allourdissaient mes épaules. Par moments j'avais l'impression de ressembler à Atlas, portant le poids du monde sur les épaules, mon monde était la Maison de la Nuit et aujourd'hui, j'avais décidé d'oublier ce poids.

Affalé dans la paille, souflant sur ma frange pour la faire basculé de l'autre côté, je comtemplais le plafond vieilli tel celui d'une vielle grande, tel celui de la vielle grange de mon enfance en réalité, planche abimé et usé par le temps. Perséphone souffla, un soufle chaud qui sortait de ses naseaux pour venir chatouiller mon cou. Elle me donna un cou de tête léger pour me pousser à me relever. Elle hennit légèrement et n'y pretant pas vraiment attention, je posais la main sur son encolure de jaie, le poils lustré, doux comme la soie au reflet de nuit éternelle.
Elle secoua sa crinière, cheveux de nuit, couleur obscure et cette fois je fis attention. Je plongeais mon regard dans le sien et compris. Elle avait senti ce à quoi je n'avais pas voulu préter attention en ce moment. Quelqu'un était passé à côté de l'écurie et c'était ce quelqu'un que j'attendais. Je souris et sortis.

Quitant l'écurie, je gravis tranquillement la coline qui menait au majestueux temple de Nyx, là, campé sur ces pieds, en costume aussi blanc que la neige qui ne tardarait plus à venir d'ici quelques semaines, attendais un jeune homme ou du moins en avait-il l'air. D'origine asiatique, pas besoin de grand instinct pour le deviner, il portait des cheveux noirs et aussi étrange que celà pouvait paraître, il avait les yeux d'un rouge sang. Je n'avais jusqu'alors vu que les albinos avec cette étrange couleur d'iris.

"Professeur Kuran ?! Vous arrivez plus tôt que je ne le pensais." Dis-je souriant.

Je tendis mon avant bras, le salut des amazones que je préférais à celui des fils d'Erebus, trop solennel et impersonnel.

La démarche souple, ses jambes se contractant finement à chaque pas, la sérénité et la calme qu’elle dégageait, les quelques brin de foin collés à son pantalon… La jeune femme était de toute évidence une professeure d’équitation. La jeune femme ? Oui, à en juger son visage frais et son corps vif. Non, si on regardait de plus près son regard, la sagesse qu’il renfermait, et l’expérience qu’il reflétait. J’avais toujours eu du mal avec notre race qui jouait avec le cycle de la vie. Heureusement qu’entre nous, nous savions voir au-delà des apparences. Imaginons un peu les malentendus que cela causerait dans le cas contraire…
Elle arriva vers moi, ses cheveux incandescents ébouriffés par le vent, et je priais intérieurement Nyx pour que mon brushing ne soit pas dans le même état. Il y eut un moment de silence où elle me détailla rapidement, tandis que les chevaux hennissaient au loin, en guise d’illustration sonore. Un sourire aimable s’afficha sur son visage tandis qu’elle tendait son avant-bras, salut amazone peu utilisé pourtant :

- Professeur Kuran ?! Vous arrivez plus tôt que je ne le pensais.

Je faillis tiquer à mon appellation. Elle savait donc qui j’étais ? Comment se… Flash. La voix de Pierre Davenport, que j’avais eu au téléphone quelques semaines plus tôt : …la directrice et professeur d’équitation, Loshad, vous montrera comm…
Un sourire satisfait aux lèvres, je rendis son salut à la grande prêtresse, et m’approchais à mon tour lentement et solennellement :

- C’est moi en effet. Je suis parti plus tôt que prévu, mais j’avais l’intention d’attendre la fin des cours pour entrer, bien entendu. Vous devez être Loshad, je me trompe?

Je n’attendais pas particulièrement de réponse, j’étais sur de moi quant à l’identité de mon interlocutrice. Et sauf le respect que je portais à ma nouvelle supérieure, j’avais quelque chose d’autrement plus préoccupant à penser : la boue qui, je ne le remarquais que maintenant, maculait mes nouvelles chaussures noires vernies, par exemple. Je poussais un soupir discret, et lançais avec un détachement pas très naturel, je le craignais :

- Le temps est toujours aussi… humide, par ici ?

- C’est moi en effet. Je suis parti plus tôt que prévu, mais j’avais l’intention d’attendre la fin des cours pour entrer, bien entendu. Vous devez être Loshad, je me trompe?

Le nouvel arrivant sourit d'un air satisfait que je trouvais assez arrogant... ah les jeunes, toujours à se croire supérieur aux autres. Je ne répondis pas, ça n'en valait pas la peine, il savait très bien qui j'étais... Je jeta un regard sur ses chaussures merveilleusement luisante et totalement déplacé maintenant qu'elles étaient couverte de boue.
Parfait, un énième citadin qui n'avait que faire de la bouillasse campagnarde...
Je pensais alors à mes bottes bouleuses et usé, ma culotte de cheval qui n'était plus si crème que ça et ma veste d'équitation rouge flamboyant. Des morceaux de foin ou de paille dans les cheveux et sous les bottes, bref, je devais avoir l'air d'une vrai campagnarde à côté de cette homme en blanc, digne d'un costume de Karl Lagerfeld...

- Le temps est toujours aussi… humide, par ici ?

J'eus un fronçemment du nez dédaigneux, je pressentais que mes relations avec ce nouvel arrivant ne seraient pas de tout repos... J'offris un sourire carnassié car c'était tout ce qu'il m'inspirait en ce moment et je n'avais pas de temps à perdre avec un jeune impétueux, fusse -t-il aussi agé que moi:

-Vous vous y habituerez très vite, d'ailleurs je crois que Londre n'est pas non plus réputé pour son climat méditéranéen, je me trompe ?!... Venez, je pense que vous avez suffisament pataugé...

Je tournais les talons sur mes bottes noires d'équitation qui ne craignaient pas les salissures et descendit la coline avec le même aplomb que pour la monter, sans me soucier du professeur, me suivait-il ? Peut être, une chose était on ne peut plus certaine. Je n'étais pas le room service et il se débrouillerait pour ses affaires. J'arrivais rapidement sur l'écurie et la contournais en prenant son de passer à côté du près ou quelques chevaux acoururent à la cloture pour espérer une caresse...
Spartan pointa le bout de ses naseau, ce jeune alezan venait juste d'être débourer et promettait de devenir un bon sauteur et en attendant le jeune Kaname, je lui tendis un morceau de sucre. Et j'attendis encore jusqu'à faire languir mon interlocuteur...

Opération je fais languir mon interlocuteur réussi.
Bon... fini ce petit jeux, je n'avais plus dix-huit ans après tout. Et puis, il faudrait bien que je fasse preuve de patience et de plus de politesse, il était nouveau ici, après tout, si j'avais été en sa position j'aurais réagi de la même façon. Au final nous étions deux individus bornés qui s'affrontaient dans un combat bien inutile...

- Sinon, si vous pouviez me renseigner… quelles sont les mœurs d’apprentissage des langues, dans votre établissement ? Je veux dire, les élèves sont-ils habitués à certaines pratiques, à un certain niveau ?

Je me remis en marche, cessant les enfantillages que nous installions entre nous. Le nouveau professeur d'anglais entrait dans son rôle d'enseignant et c'était normal, il voulait savoir ce que les élèves faisaient, leur niveau, ce qu'il avait étudié et caetra...
Je ne me mélais jamais des methodes d'enseignement de mes collègues mais il fallait avouer que je savais parfaitement ce en quoi consistait l'enseignement de Pierre Davenport. Pierre était un jeune professeur et comme chaque professeur, il possédait un enseignement soit très fonctionnel et basique, soit très brouillon. Et c'était le cas pour Pierre qui ne savait de plus pas motiver ses élèves. Pierre était un fervant défenseur de Shakespeare mais les élèves attendaient sûrement mieux, une version plus moderne de la langue ou plus vivante tout au moins.
Cependant, je doutais que notre professeur qui, même jeune ne l'était pas tant, enseigne une version très actuelle de l'anglais.

- Il n'y a pas vraiment de niveau défini, notre professeur aimait beaucoup étudier Shakespeare mais les élèves n'étaient pas plus inclin à suivre sa tendance... Je le crains. Vous allez avoir du travail !

Nous arrivions aux abbords du "carré", l'ensemble des batiments qui composaient La House of Night Française de Blois. Un domaine ancestral que nous avions acquis il y a très longtemps. Je poussais une grande porte d'ébène qui donnait sur l'intérieur, directement dans le refectoire spacieux. Il n'y avait personne à cette heure heureusement. Je passais à côté du grand escalier en colimaçon et poussais une autre porte qui donnait sur le refectoire des professeurs.

-C'est ici que vous pourrez vous restaurer si vous le désirez.

La salle était à la fois chaleureuse et calme, avec un certain feutre qui permettait un côté discret et intime dans trop de mystère. Et au fond de ce même réfectoire une autre porte qui ouvrait sur l'un des couloirs des salles de cours et sur l'infirmerie. Je me tournais vers le professeur Kuran qui avait posé ses valises pour se délester de leur poids...

Après une petit pause qui permit au professeur d'imprimer le décor de notre réfectoire privé. Celui posa ses valises avant de les reprendre me demandant poliment mais avec assez d'entrain, qui montrait son envie d'en finir au plus vite avec ses valises:

- Cette Maison de la Nuit est charmante! Mais pourriez-vous me montrer les appartements, s'il vous plait? J'aimerais déposer mes valises, si possible...

Je souris au compliment et l'invitais à me suivre sans ajouter de mots inutiles, je poussais une porte, opposée à celle par laquelle nous étions entrés puis longeais un long couloir large, où se succédaient quatre salle, l'infirmerie, la salle de Dessin, celle de Musique et celle de Théatre. Cette partie du batiment était réservée au salle de cours artistique et aussi à l'infirmerie. Sa présence au rez-de-chaussé était plus technique et pratique qu'autre chose. Je passais ensuite par une autre porte. Le professeur en profita pour poser une autre question:

- Par contre, est-il prévu que je reprenne les cours de Monsieur Davenport dès la semaine prochaine, ou bien préférez-vous attendre la fin du trimestre pour ne pas perturber le programme?

Je répondis très rapidement:

- Vous pourrez reprendre le cours de monsieur Davenport qu'en vous le voudrez, mais le plus tôt sera le mieux bien entendu. Je souhaite vraiment que les élèves ne perdent pas le minimum de ce qu'ils ont acquis...

Nous arrivions à l'escalier qui menait aux appartements des professeurs mais avant je désignais la salle au bout du couloir:

- Là bas se trouve votre salle de cours, en haut vous trouverez votre appartement privé, votre nom est inscrit sur la porte et il a été amménagé comme vous l'avez demandé. Vous y trouverez aussi le reste de vos effets personnels. Un plan détaillé du Campus au cas où, une liste de vos élèves par années et votre emploi du temps. Je vais vous laissez ici, j'ai encore beaucoup à préparer. Dès que vous aurez décider de la date à laquelle vous souhaitez commencer vos cours, vous pourrez déposer un papier sur le table du refectoire des novices. Je vous laisse, vous me touverez à l'écurie si vous avez besoin de moi.

J'attendis un peu pour une reaction du professeur Kuran ou une réponse à ma longue tirade. Je n'avais pas vraiment grand chose d'autres à lui expliquer ou à informer. Et j'imaginais très bien que notre nouveau professeur avait posé les question qui l'importait le plus.


[Désolé, j'écourte, je suis en manque d'inspiration et je pense qu'on a fait le tour pour l'instant.]