Mystère & Intrigue ~[PV Amber.W]

Nous rentions de la cour, il était cinq heures du matin, je n’avais qu’une seule envie : m’écrouler sur mon lit. Mais je ne pouvais pas, j’avais sous mon ail une jeune fille, ma nouvelle colocataire, ma nouvelle amie, Démona. C’est comme si je la redécouvrais, j’observais ses yeux bruns et ses cheveux, noirs corbeaux étrangement emmêlés. Elle était complètement perdue et je la ramenais à notre chambre entourant ses épaules de mon bras, comme pour l’empêcher de tomber. J’étais paumée moi aussi, mais je tenais le coup en voyant à quel point Démona était mal. Je pris quand même la peine de surveiller nos arrières et de m’assurer qu’il n’y avait aucun surveillant qui pourrait nous arrêter et nous punir. Nous n’avions plus le droit de sortir à cette heure, et cela à cause des deux derniers meurtres qui s’étaient déroulés, chez nous, dans notre maison de la nuit. La situation était grave, on se préparait à d’éventuelles attaques et pourtant nous, nous étions dehors sans se rendre compte du danger. Je ne voulais pas non plus que les surveillants se mêlent de notre étrange histoire, j’allais chercher, trouver et arranger ça. Je n’avais besoin de personne pour ça, mis appart Démona et une sorcière voyante qui nous rafraîchirait la mémoire –cette dernière étant pratiquement impossible à trouver.

Nous arrivâmes à notre chambre avec comme seul repère, une plaquette dorée sur laquelle avait était gravé un nombre, 10 et deux noms. Amber –soit moi- et Démona. J’ouvris la porte lentement dans l’espoir de ne réveiller personne dans le dortoir, pourtant on avait croisé une dizaine de filles au salon qui regarder la télé. Mon amie s’approcha de son lit, s’assit et il me sembla voir une lueur étrange dans ses yeux. Elle se rappelait. Enfin je l’espérais. Je ne voulais pas la brusquer, je voulais prendre soin d’elle, qu’elle aille mieux. Je m’assis à ses côtés et enlevai les nombreuses feuilles emmêlés dans ses cheveux sombres. Et je répétais sans cesse :

-Tout va bien se passer ok ? Tout va bien se passer.

J’éteignais ensuite la grande lampe de la chambre pour tamiser la pièce d’une lampe de chevet. J’aimais beaucoup la lumière qu’elle produisait, cela réchauffer la pièce et offrait une ambiance tout à fait différente.

-J’ignore ce qu’il s’est passé, mais je vais chercher, je vais trouver. Tu sais, on n’a pas cours demain, tu pourras te reposer tant que tu veux, et on y réfléchira, proposais-je.

Son regard retrouvait quelque peu de chaleur et cela me rassura. OK, moi j’allais bien, mais elle avait mis tellement de temps à se retrouver, que j’avais commencé à stresser à l’idée qu’elle ne serait plus jamais la même. C’était évident que ce soir, on avait quelque chose, et on nous avait fait quelque chose. Les questions perpétuelles qui trottaient dans ma tête commençaient à m’agacer. J’avais mal à la tête, j’étais fatiguée et sale en plus de ça.

Me dirigeant vers la salle de bain, je rinçais mon visage en annonçant à mon amie que je prenais une douche. En me déshabillant, je fus surprise par deux choses étranges. La première était que mon jean était gravement déchiré. La deuxième était que mon mollet droit était bandé. Je fronçais les sourcils sans en parler à Démona, elle était crevée. Après la douche, j’entourais mon corps d’une serviette ainsi que mes cheveux et me laver les dents. Je ne supportais pas de dormir sale, mais qui disait que j’arriverais à dormir ?

Je m’assis sur mon lit, dos tourné à mon amie et entrepris de défaire le bandage de ma jambe. Mon ventre se noua et j’évitai une exclamation de surprise. Mon tibia était sévèrement écorché en une coupure profonde qui attaquait aussi mon mollet. Il me fallait refaire le bandage proprement et éviter à tout prix l’infection.
Heureusement, je trouvais de quoi dans notre pharmacie mais la blessure ne put être cachée à l’œil curieux (mais fatigué) de la jeune fille. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, je la devançai.

-Je vais bien d'accord ? C’est rien du tout.

Nous ignorions tout de ce qui avait pu nous arriver ce soir, mais une chose était sure, cette nuit resterait bien la plus étrange de ma vie.

Démona prit une douche juste après la mienne. Elle marchait d’un pas chancelant jusqu’à la salle de bain et y resta un petit moment. Elle avait la même tête que moi : blafarde, épuisée.

Lorsqu’elle sortit sous un peignoir, j’avais fini de bander ma jambe et m’étais promit d’aller à l’infirmerie pour qu’on me donne un produit plus efficace que mon simple désinfectant. Je m’étais habillé d’un vêtu pull en laine et d’un corsaire sombre pour me réchauffer avant de m’assoir sur mon lit, mes jambes repliées sur moi-même. Mes cheveux humides me caressaient le cou et ce mal de crane ne cessait pas. Pourtant, je ne pouvais pas dormir, je n’avais pas essayé, mais je n’arriverais pas, je le sentais.
J’observais ma colocataire prendre un verre d’eau et je la trouvai de plus en plus malade. Son teint était certainement bien plus pale que le mien ( même si, ok j’étais métissée) ce qui faisait ressortir son croissant de lune saphir. Je n’eut pas le temps de bien voir. La seule chose que j’entendis fut le fracassement d’un verre contre le sol suivit d’un bruit sourd sur le plancher. J’ai juste eu le temps d’apercevoir des cheveux qui avaient volé durant la chute….

Je me précipitais vers Démona.

-Oh Déesse !

Je m’approchai d’elle en écarquillant les yeux à la vue de la petite flaque de sang qui occupé le sol. Son visage s’était étalé sur le verre brisé. Je relevai mon amie doucement et me précipitais dans la salle de bain. J’ouvrai la pharmacie et soutirai une pince, des cotons et un désinfectant…le même que j’avais utilisé pour ma jambe. Je revins vers elle et m’assis à ses côtés.

-Démona, tu es épuisée… Ton front est…

Il saignait juste au-dessus du croissant et avait d’ailleurs rempli ce dernier d’un rouge écarlate.

-Ton front est parsemé de morceaux de verre.

J’appuyai sur l’interrupteur pour plus de lumière car le jour se leva et nos rideaux épais restaient fermés.

-Regarde-moi.

Je relevai son visage en le tenant par le menton et retirai des morceaux de verre avec la pince fine.

-Ne bouge pas, c’est bientôt fini. Tu veux que je t’amène à l’infirmerie ?

Elle me fit non de la tête.

-D’accord….Ca va aller.

Je souris en enlevant le dernier morceau de verre. J’épongeai ensuite la blessure avec le coton imbibé d’alcool désinfectant. Je l’aidais à se lever et la poussai à s’assoir sur son lit. Je jetais le coton, rangeai le produit et la pince et me mit à ramasser le verre brisé.

-C’est trop bizarre…

Je n’avais pas envie de remuer le couteau dans la plaie, mais il fallait l’avouer : se retrouver à l’aube en pleine coure, seule avec une amie, la mémoire toute bousillée et le crane endoloris….c’était loin d’être une situation normale… Et Démona le savait aussi sauf qu’elle était trop sonnée pour essayer de comprendre….

J’avais ramassé les bouts de verre mais restai persuadée qu’il en restait encore, cachés dans les plus sombres recoins de la pièce. J’observais donc attentivement sans en retrouver un seul, toute fois. Démona était assise sur son lit et suivait des yeux mes gestes raides.

-Merci Amber. Tu ferais une bonne chirurgienne.

Je ne pus échapper un petit rire, doublé par le stress, l’inquiétude et ce maudis mal de tête.

-J’en sais rien…J’ai jamais aimé trifouiller les gens ! Plaisantais-je en tirant la
langue.

Les seuls mots que j’avais trouvés à dire était un « c’est bizarre »… Parce qu’il n’y avait que ça à dire pour le moment. Mais malgré la fatigue, les courbatures et tout ce qui va avec, Démona exprima son incompréhension...

-De se retrouver ou milieu de la cours, tandis que le matin se lève ? Ne plus se souvenir de rien ? Ne plus savoir qui nous sommes, quel est cet endroit ? Puis réalisait, que nous ne sommes plus humaines mais vampires, et là certains bouts de notre histoire nous reviennent en mémoire. Ne plus savoir comment nous nous appelions ? Ne plus savoir que la personne en face de nous est notre amie ? Moi, je ne trouve pas ça, bizarre, ni étrange. Mais... Suspect. Tu as fouillée tes affaires, pour voir s’il n'y aurait pas quelque chose qui nous rappellerais ce que nous fichions là bas ? Près de la forêt.

Son ton était encré de colère à présent, mais je comprenais. C’était fatiguant de rentrer comme ça, à une heure bien tardive pour des novices et blessées aussi, car maintenant, ma colocataire l’était aussi. Mais ce qui m’agaçait le plus, ce n’était pas de ne pas comprendre pourquoi ma jambe était effroyablement écorchée, pourquoi ce mal de tête ne cessait pas ni pourquoi je me sentais si perdue. Non. Ce que je ne supportais pas, c’était de me sentir au plus profond de moi-même, vidée.

Mon amie se tourna vers moi après avoir entrepris de fouiller ses affaires. Cependant, je ne le fis pas de mon côté. J’étais retournée sur mon lit en renfermant les jambes vers ma poitrine. Je fronçai les sourcils et me balançai légèrement d’avant en arrière. Je glissai mes mains dans mes cheveux bruns et les laissai agripper ma crinière. J’avais quelque peu de mal à respirer, cette fois concentrée sur mon mal de crâne insupportable. Pendant un instant, je fus heureuse de l’insensibilité des vampires envers le froid, car de ce côté-là, je me sentais plutôt bien. Mais que dis-je ? Je grelottais.

Je pris une grande respiration, rouvrit les yeux et fixa le mur d’en face. Après de longues minutes, je brisais ce silence pesant.

-Ecoute Démona. C’est surement suspect oui, mais pour l’instant, je me sens vraiment, mais vraiment mal et pas prête à me lancer dans cette recherche pour savoir ce qu’il nous est arrivé. On cherchera, d’accord ? Mais, s’il te plait...Pas maintenant.

Ma voix avait été douce jusqu'à ce que la douceur soit interrompue par la souffrance que me procurer cette belle entaille, dans ma jambe. J’espérai que le désinfectant fasse un peu d’effet lorsque je me levais une dernière fois, en boitant cette fois et grimaçant, victime de là brulure qui occupait mon membre. Je pris un, deux, trois et quatre cachets d’aspirine, consciente du danger que je prenais. Mais je ne supportais plus ces souffrances et tombai sur mon lit, ma tête dans le coussin.

-Putain mais j’ai maaaaaal !


Ce n’était pas normal, même Démona n’avait pas l’air de souffrir autant. Après quelques secondes, je relevais ma tête, les yeux écarquillés.
Une brulure se fit dans mon ventre, puis vers ma gorge et enfin… Je me levai en un bond, et me précipitai vers les toilettes, là où je rejetais le contenu de mon estomac, un long moment. Gémissant de douleur, je m’assis prêt de la cuvette, à deux doigts de m’endormir.

-Ce que ça fait mal bon sang !


Mais ce n'était pas fini, la nuit n’était pas encore terminée….

Démona tira la chasse lorsque je finis de vider mon estomac. J'allais un peu mieux, me sentais plus légère et le mal de tête avait l'air de s'effacer quelque peu. Mon amie m'avait posé un gant frai sur mon front et s'en était prit un elle aussi. Elle prenait soin de moi, et si je ne redoutais pas que ma migraine revienne après un mouvement trop brusque, j'aurais sauté dans ses bras, pleine de reconnaissance. On pouvait dire qu'on se complétait, on prenait chacune son tour soin de l'autre, franchement, j'aimais savoir que Démona ne m'abandonnerait pas et qu'elle était là.

-Ne t'en fais pas, Amber. Ca va aller, maintenant nous sommes deux, nous sommes des amies n'est ce pas ? Je veillerais sur toi, je te le promet. Personne, ne nous fera de mal. Ce qui c'est passer ce soir, je ne sais pas ce qui c'ets passé, mais on nous le paiera, car je suis sûre, que quelqu'un ou quelque chose nous a fait du mal. Nous réfléchirons a tout cela plus tard...

Je souris, la tête sur son épaule. Notre coin près des toilettes m'aurait dégoutté si je ne me sentis pas aussi mieux. Après tout, on faisait le ménage, c'était propre, et mieux encore, j'étais avec Démona.

-Oui, plus tard. Je me sens... bien tu sais. J'ai toujours sus que gerber un bon coup faisait du bien ! Déclarais-je en souriant, un brin d'humour dans ma voix.

Puis, je la taquinais la poussant légèrement d'un coup d'épaule.

-Tu devrais essayer, tu vas adorer.

Je ris. Tout simplement. Parce que rire, ça faisait oublier, rire ça faisait allait mieux. Il paraissait même que c'était bon pour la santé, et ça, je n'en doutais ABSOLUMENT pas.

Je me levais lentement, me lavais les mains, puis les dents redoutant l'haleine de cheval. Je pris ensuite la main de Démona qui m'avait attendu tout ce temps. Elle était épuisée, moi franchement, j'allais bien, je me sentais fraîche. Bon, ok, mon ventre était toujours secouée, ma tête toujours embrouillée mais bon.

Je l'entraînais vers les lits et ouvris ensuite la fenêtre pour laisser une légère brise inonder la pièce chaude. Je ne l'ouvris pas en grand, de peur de rendre mon amie malade. Alors, je restais penchée à la fenêtre un petit moment. La lune était pleine, magnifique et je réfléchis.

Il s'était passé quelque chose, oui. On avait trafiqué notre mémoire, après tout, si les vampires existaient, la magie aussi. J'arborais un regard confiant à présent et esquissais un sourire.

-Oui, on trouvera.