Grace a finallement une âme.. [Pv Annaëlle]

Grace se trouvait dans le temple. En temps que fille de la nuit ayant une affinitée avec le feu, elle se devait de communier avec Nyx. Elle savait que cette dernière voyait derrière son image de garce surfaite. Qu'elle savait qu'elle souffrait au fond d'elle, et que la perfection glaciale était le seul remède à ses blessures. Elle se concentra sur son affinitée, au bord du deséspoir. Nyx l'avait peut être abandonné après tout. S'est vrai, qui voudrait d'une salope boulet qui a une mère cancéreuse et un père narcissique et inexistant. Les novices la traitaient mal.. mais si il voyait ses parents ! Sa mère, si glaciale et opportuniste, et son père, immoral et borné. Ils faisaient une belle famille à eux trois tiens ! Grace sourit à cette pensée et elle fut interrompue par un bruit de porte. Quelqun entrer dans le temple. Elle se retourna et vit une jeune fille a laquelle elle n'avait pas été présentée. Et voilà, encore une ennemie potentielle, songea la belle blonde en remettant ses cheveux derrière ses oreilles.

- Et merde !

S'il ne m'arrivait pas souvent de jurer, quand je le faisais, il y avait toujours de sacrées raisons. En l'occurrence, quelqu'un avait prit ma part de tarte aux myrtilles restante dans le frigo. Je l'ai refermé violemment en jetant un regard mauvais à la gamine qui me jetait des regards en coin depuis tout à l'heure, me prenant certainement pour une cinglée. Elle devait avoir quoi, 14 ans ? Je me suis dirigée vers le réfectoire, encore ouvert pour tout ceux qui osaient manger en bande. Quoi que, plusieurs idiots ensemble font une bonne équipe. Je n'ai vu pourtant que les différents distributeurs de vin, pas la moindre trace d'une quelconque tarte. J'ai grogné en doublant plusieurs élèves qui faisait la queue, et me suis servie un verre de vin rouge mélangé a du sang. Au moins cela me calmerait un peu... Un professeur m'indiqua le verre du doigt lorsque je m'apprêtais à sortir, et je lui fis signe que je rapporterais la vaisselle après. Une fois franchis le seuil du bâtiment, loin de toute cette agitation, je dois admettre que j'ai respiré plus calmement. Les gens, surtout quand il y en avait autant, avait la fabuleuse faculté de me mettre mal à l'aise, ce qui ne faisait en général qu'accentuer mon mauvais caractère. J'ai épousseté ma robe en dentelle grise, vestige d'années vingt que j'affectionnais particulièrement, en repoussant quelques mèches rousses. Comme pour nettoyer la souillure d'une activité sociale. Je n'en aimais qu'une, une qui était réalisable en compagnie de beaux mâles , mais le reste ne m'intéressait pas. En tout cas, je savais où me rendre, cette nuit ! Une fois par semaine, Nyx devenait ma priorité. Car malgré le fichu don qu'elle m'avait assigné, elle m'avait sorti de mon ancienne vie en m'offrant une nouvelle chance, ainsi qu'une affinité avec l'eau. Je lui devait assez pour lui consacrer trois ou quatre heures. Je m'arrangeais toujours pour que le temple soit vide, attendant le bon moment : celui où tout le monde était en train de s'empiffrer. J'ai ouvert la lourde porte , et je me suis avancée dans le sanctuaire de la déesse en sirotant mon breuvage vin/sang. Or, je l'ai tout de suite vu. Une fille, blonde, plutôt jolie, mais bien plus petite que moi pour se permettre de me jeter un tel regard hautain. Une fille qui ne me disait pas grand chose. Je lui ai renvoyé un sourire carnassier, ne prenant pour une fois pas la mouche du fait que je ne sois pas complètement seule en cet endroit. C'était obligatoirement quelqu'un faisant parti de mon dortoir. Elle savait peut être qui avait prit ma part de tarte , d'ailleurs.

- Dis moi, je-ne-sais-qui-tu-es, tu n'aurais pas vu quelqu'un manger une part de tarte à la myrtille dans le dortoir des filles ?

La grande fille rousse lui lança un sourire carnassier. Qu'est-ce qu'elle faisait là, à l'heure où tout ces porcs s'empiffraient? La raison de la venue de Grace était simple ; elle ne mangeait plus depuis qu'elle avait prit deux kilos le mois derniers. Elle chassa ses mauvaises pensées et se concentra sur l'arrivante qui pronnonça d'une voix clair et forte d'autoritée :

- Dis moi, je-ne-sais-qui-tu-es, tu n'aurais pas vu quelqu'un manger une part de tarte à la myrtille dans le dortoir des filles ?

Drôle de manière d'aborder les gens !, songea Grace. Qu'est-ce qu'elle en savait elle, elle ne trainait pas dans le salon des filles, elle restait vingts quatre heure sur ving quatre dans sa chambre, depuis que les pétasses au bon coeur se rebellaient.

-Non je ne sais pas de quoi tu parles, mais si j'étais toi je ne m'interesserait pas aux tartes à la myrtille, tu sais que la pâte à tarte contient plus de calories que dans un verre de soda, tous ca grace au aditif qu'il rajoute pour te rendre dépendant de cette tarte. Cette aliment pourait donc t'obséder au point que je puisse te rentrer dans la catégorie " droguer de la tarte à la myrtille" qui est déjà bien remplie.

Elle reprit son souffle et réussit à conserver un visage neutre malgrè l'amusement que lui inspirait cette pauvre fille fana de la tarte à la myrtille.

-Non je ne sais pas de quoi tu parles, mais si j'étais toi je ne m'interesserait pas aux tartes à la myrtille, tu sais que la pâte à tarte contient plus de calories que dans un verre de soda, tous ca grace au aditif qu'il rajoute pour te rendre dépendant de cette tarte. Cette aliment pourait donc t'obséder au point que je puisse te rentrer dans la catégorie " droguer de la tarte à la myrtille" qui est déjà bien remplie.

La tirade avait été prononcé sans ton particulier, mais le visage de celle qui l'avait dite peinait à masquer quelques indications de..de peine mêlé à une sorte de jenesaisquoi. Toujours était-il que cette blondasse avait l'air d'avoir l'habitude lâcher ce genre de phrases. Et l'habitude qu'on s'aplatisse devant elle, non ?
Ca ne m'intéressait en fait que très peu, qu'elle soit "méchante". Ces paroles en revanche faillirent me faire faire rire. Faillirent. Des additifs, dans ma tarte ? Plus de calories que dans un verre de soda ?

- Les calories que j'ingurgite avec ce succulent plat vaut bien toutes celles qui se trouvent dans les bonbons, sodas dont tu me parles, et autres. Or je n'en mange, ni n'en bois jamais. Quant aux additifs, je parle d'une véritable tarte à la myrtille. Pas une industrielle, grasse et aux fruits décongelés. Sa recette est tout ce qu'il y a de plus traditionnelle, et oui, elle m'obsède, surtout lorsqu'on me l'a volé.

J'ai penché la tête sur le côté en regardant de plus près cette inconnue. Ses yeux étaient bleus, mais des reflets gris les parcouraient en suivant la lumière vacillante du temple. C'est assurément là, que j'ai compris. Le hasard n'existait pas. N'y chez les vampires, ni chez Nyx. J'ai senti très distinctement l'air se brouiller, effacer le décor, la blonde, mon propre corps, pour ne voir dans ce néant, que les prunelles lavande de mon interlocutrice. J'ai deviné que les miennes tournaient au blanc translucide en étant inexorablement entraîné vers le passé de cette fille. Je n'ai perçu cependant que des brides de souvenirs, rien de concret comme avec certains, rien de vide non plus, seulement quelque éclairs de réminiscences. Une douleur, fulgurante. Une femme, droite et ferme, annonçant sa maladie à sa fille sans un geste de réconfort. Deux trois mots creux d'un homme joyeux, ne pensant qu'à son propre profit. Un garçon. Grand, beau. De l'admiration, de la passion, peut-être bien un peu d'amour. Kevin. Si je ne savais pas qui c'était, la blonde le connaissait depuis bien longtemps. Arrivée, ensuite. Ici, partout, ailleurs. Dans la Maison de la Nuit. Pour être presque soi même. Une réplique cinglante à une première année. Un geste impétueux de la main pour ramener ses cheveux en arrières. Un garçon encore. Plus connu, mais d'une rencontre hasardeuse. Chuck.
Suit après le silence. Le silence d'un temple vide, avec seulement une jeune novice ruminant ses pensées, ce qu'elle faisait pour se protéger. Une carapace dure et glaciale. Grace la garce. Une autre nuit, encore au temple. La nuit présente cette fois. Là où j'étais également.
J'ai fermé plusieurs fois les paupières avant de tituber vers un banc. Pourquoi fallait-il que le  voyage  soit à chaque fois aussi éprouvant ! Je m'appliquais à respirer doucement, pour ensuite reporter mon attention sur Grace. Oubliée la tarte. Au diable le voleur, mais oubliée. Mon regard se fit un peu plus dur, se mêlant à l'acier de mes iris.

- A quoi te sert-il de jouer un rôle, Grace ?

La jeune femme réfléchit un instant avant de répondre sur le ton de la conversation :

- Les calories que j'ingurgite avec ce succulent plat vaut bien toutes celles qui se trouvent dans les bonbons, sodas dont tu me parles, et autres. Or je n'en mange, ni n'en bois jamais. Quant aux additifs, je parle d'une véritable tarte à la myrtille. Pas une industrielle, grasse et aux fruits décongelés. Sa recette est tout ce qu'il y a de plus traditionnelle, et oui, elle m'obsède, surtout lorsqu'on me l'a volé.

Elle pencha la tête sur le côté. Elle la dévisageait, clairement. Grace en profita pour admirer ses cheveux roux-rouge lumineux, son incroyabe assurance, son regard plein de gentillesse et en même temps de duretée. Et tout d'un coup, le regard de son interlocutrice se fit lointain, elle tressaillit et resta là, de nombreuses secondes qui semblèrent interminables à Grace. Elle n'osait pas l'interrompre, comme si.. elle était entrain de vivre dans un autre monde, dans son monde. Grace avait l'impression que la fille voyait en elle ! Enfin, la jeune femme ferma plusieurs fois les paupières puis s'assit sur un banc, fixant Grace comme si elle comprenait quelque chose qui échappait à la blonde froide.
Son regard se fit dure, se mêlant ainsi au gris acier de ses yeux. Elle s'exprima d'une voix dure. Grace se sentit instantanément jugée :

- A quoi te sert-il de jouer un rôle, Grace ?

Grace fut désarsoner. Comment cette fille pouvait voire en elle de cette façon?! Elle s'était toujours cachée derrière une image de garce froide et manipulatrice mais personne ne voyait vraiment à travers jusqu'à maintenant, et voilà que cette fana de la myrtille dont elle ne conaissait même pas le nom, comprenait que Grace la garce n'était pas elle. Du moin ce n'était pas elle avant. D'une voix qu'elle voulu poser mais qui trembler, Grace feignit l'étonnement et l'incompréhension.

-De quoi tu parle exactement?!

- De quoi tu parles exactement?!

C'était absolument pathétique. Elle ne reconnaissait même pas ses mensonges, qui plus est dans la maison de Nyx. Mais je crois que ce qui m'horripilait le plus était le son de sa voix . Tremblante, faible. Tout ce qu'il y a de plus indigne. Hé, mais quoi ? Ne pouvait-on pas être un peu moins fragile dans cette école ? Certes, Grace avait traversé des épreuves difficiles. Raison de plus pour s'endurcir. S'endurcir, pas porter une carapace inviolable.

- Je parle de ce que j'ai vu, madame-la-fausse-méchante. Cela t'aide en quoi, d'être facticement parfaite ? Enfin si on entend par parfait vulnérable... Mais relativise. Si tu te tournes vers le passé, tu n'évolueras jamais. Apprend plutôt. Deviens réellement intouchable en étant toi même. Tu es faible comme tu l'es aujourd'hui, parce que si quelqu'un devine ta vrai personnalité -ce que je viens de faire-, cette personne peut te briser en une seconde. Ta réputation aussi. Ah, et au fait, je m'appelle Anaëlle

Je l'ai regardé en tentant d'effacer le chouia de pitié qu'elle m'inspirait. Et j'ai laissé mes paroles imprimer l'air, surtout la menace cachée. Ce serait amusant qu'elle croit que je pouvais tout balancer. Si seulement, comme à mon habitude, je n'avais pas tout le temps raison... Halala. Car je suis certaine qu'une multitude de novices auraient voulu la peau de cette blondasse. S'ils tombaient sur un truc comme ça, je me demandais comment réagirait la principale intéressée... Même détruire sa vie sociale était très dépourvu d'intérêt. Libre à elle de le faire seule.

- Tu ferais mieux de manger des tartes aux myrtilles, ai-je tranché d'une voix autoritaire en buvant une goutte de vin.

Le sang me faisait monter le rouge aux joues avec délice, son goût merveilleux tournant dans ma bouche. J'ai essuyé le bord du verre avant de le tendre à la blondasse. Elle était en quatrième année, elle devait sûrement aimer cela, comme une petite majorité d'élèves. Ca ne pourrait pas lui faire de mal, un coup de sang frais.

- Je parle de ce que j'ai vu, madame-la-fausse-méchante. Cela t'aide en quoi, d'être facticement parfaite ? Enfin si on entend par parfait vulnérable... Mais relativise. Si tu te tournes vers le passé, tu n'évolueras jamais. Apprend plutôt. Deviens réellement intouchable en étant toi même. Tu es faible comme tu l'es aujourd'hui, parce que si quelqu'un devine ta vrai personnalité -ce que je viens de faire-, cette personne peut te briser en une seconde. Ta réputation aussi. Ah, et au fait, je m'appelle Anaëlle

-- Tu ferais mieux de manger des tartes aux myrtilles..

Grace songeait avec envie à sa dernière robe channel. Quand elle entendit la fin de son monologe. En tout est pour tout elle avait distinctement entendu trois mots : Annaëlle, parfaite et myrtille. Elle la regarda de haut en bas avec dédain. Voilà qu'elle se prenait pour quelqun.

-Bon, tu parles trop et je m'ennuie, ton petit numéro aura beau me divertir, je m'en moque totalement, de toute façon je t'ai déjà rangé dans la catégorie connasse superficielle faiseuse de leçon et pâle copie de moi même.

Elle plissa le nez de dégout et la poussa en sortant du temple. Qu'il la faisait rire ces péquenauds qui croyait tout savoir d'elle !