Mère lunaire, déesse de la nuit,
Celle dont son nom ne peut être prononcé,
Air, Terre, Feu, Eau
Nous dansons autour du cercle,
Chantons et prions,
Illumine-nous de ta voix,
Air, Terre, Feu, Eau
Prends-nos dans tes bras,
Enfants du chaos, nous te vénérons et t'aimons,
Air, Terre, Feu, Eau
Doucement nous entrons en transe,
Sentons tes pas,
Tes longs cheveux noirs nous caressent,
La lune n'a jamais été aussi belle ce-soir.
Apaisés, nous dansons et aimons,
car nous savons,
Air, Terre, Feu, Eau, Esprit
Et dans la nuit un murmure résonne,
comme une promesse, une certitude,
Nyx....
Elle était débout sur un rocher, les vagues frappant ces pierres, le vent caressant son visage.
La nuit venait de s'imposer et trônait la pleine Lune ainsi que ses fidèles, les étoiles.
La déesse ferma pendant un court instant ses yeux. Depuis combien de temps déjà goûtait-elle à ce même paysage ? Elle ne saurait le dire, mais à chaque fois elle en ressentit une immense satisfaction.
Une chanson, presque aussi ancienne qu'elle, résonnait autour d'elle. Celle-ci fut composé à un temps où ses enfants ne se trouvaient alors qu'au tout début de leur destin. Un temps où tout était encore jeune, innocent et remplie de magie et de mystère. Un petit sourire esquissa ses lèvres. Ses enfants avaient depuis lors bien grandis, lui prodiguant entre autre bien des soucis.
Cependant s'était toujours avec cette même joie qu'elle les recevait une fois leu temps écoulé dans leur monde. Elle les aimait tous, même si certains s'étaient détournés d'elle.
Aveugles, ils ne la voyaient plus, ne l'aimaient plus. Elle ne pouvait leur en vouloir, après tout ne leur a-t-elle pas donné le libre arbitre ?
Ses cheveux virevoltaient autour d'elle, masquant son croissant de lune et ses innombrables dessins, reflétant des symboles des temps anciens.
Peu importe si maintenant ils ne se souvenaient plus d'elle, une fois ici, ils auront tout le temps de la retrouver.
Oui, ici le temps était différent.
Songeuse, ses pensées continuèrent à dériver tels l'élément air qui ne cessait de la taquiner.
Son amour était universel, malgré le fait que se trouver parmi ses enfants des élus, des enfants de la nuit ou plutôt des « vampires » comme ils étaient nommés dans leur monde. Ces enfants là ne l'avaient abandonné. Elle veillait sur eux et les protégeait.
Hors depuis un certain temps et pour la première fois la déesse ressentit une vague d'inquiétude la submerger. Parmi ses enfants de la nuit se trouvait un qui doutait d'elle. Il pense qu'elle l'a abandonné, mais jamais une mère n'abandonnerait son enfant. Il ne lui est pas permis d'intervenir dans la vie des mortels, mais elle peut néanmoins leur offrir un cadeau.
Cet enfant allait connaître la bonté de la déesse. Elle lui offrit la vie après la mort et pour ne pas le laisser seule lui permis de s'entourer d'autres enfants, tous de son espèce.
Dans leur monde, on commença à les appeler « les enfants de Thanathos ».
La déesse savait qu'en faisant cela, le monde des enfants de la nuit allai prendre un tournant brusque, mais après des siècles de vie elle les savait prêts pour ce changement.
Malheureusement cet enfant se détourne d'elle et se laisse tout doucement envelopper par les ailes du mal. Voici un détail qu'elle n'avait pas prévu, mais elle était confiante.
Le destin était immuable peu importe le chemin qu'il fallait prendre.
La déesse avait confiance à ses autres enfants. Elle les avait bénie de dons, mais seul la foi pouvait permettre de vaincre.
A ce moment une mèche des ses cheveux noirs bleus frottèrent son visage et son sourire cristallin résonna.
« Aeris, mon vieil ami, que ta joie et ton optimisme guident mes enfants bénis par toi ! »Ils en auront besoin, car de lourdes épreuves les attendent, pensa-t-elle. En guise de réponse, Aeris caressa les joues de la déesse avec une douce brise chaude.
Oui, ils auront besoin de tous les éléments pour affronter ce mal, mais elle sera là, comme elle a toujours été là.
Je me fais vieille, se dit-elle amusée. Le mot « Nyx » résonna tout doucement autour d'elle. Certains de ses enfants l'invoquèrent. Elle se retourna sans avant jeter un dernier regard à la pleine lune.
Cette dernière était particulièrement belle ce soir là.
Akasha Thoros