1er cours de Sociologie

Je poussai la porte d'ébenne et entrai dans la salle de classe en inspirant une grande bouffée d'air.
Cette salle, rien n'avait changé, ni la disposition des tables, ni l'emplacement du tableau noir, ni le bureau du professeur, mon bureau.
Et là bas, sur le mur couleur crème, cette vielle tâche d'encre datant d'une petite centaine d'années. En aussi au plafond, cette griffure noirâtre qui s'étendait sur un bon mètre, depuis le jour où une élève avait fait une sorte de crise de stress en découvrant par hasard son pouvoir (maîtriser le feu).
Rien n'avait changé. Qu'il est bon de se sentir chez soi.

Il était 19h45, dans un petit quart d'heure, les premiers élèves arriveraient pour le premier cours.
Mais cette fois-ci, ce n'était pas Monsieur Bazire qui allait le donner, mais moi même.
J'étais anxieux, très anxieux même. Je ne savais pas trop comment exposer la première problématique de l'année.
Pour me détendre un peu, je commençai à déballer mes affaire sur le bureau : Un encrier, une belle plume d'oie blanche, un classeur rempli de fiches récapitulatives de mes cours à l'Université d'Oxford (oui, les sous sols d'Oxford abritent des cours pour vampires, mais aucun humain n'est au courant), une bougie en cire d'abeille (pour parfumer un peu l'atmosphère et réveiller les élèves dans la douceur), et une vielle place de concert de Beattles encadrée dans un cadre photo.
Je suis un professeur très consciencieux, j'aime que tout soit bien placé, que tout soit parfait pour avoir des repères solides.

Délaissant ma veste sur le dossier de ma chaise de bureau, je contemplai quelques secondes les pupitres vides qui seraient bientôt occupés par des élèves.
19h50
Je me levai et me dirigeai vers le tableau. Prenant une craie blanche, je traçai distinctement chaque lettre formant le titre de la première leçon de l'année, la première leçon sur laquelle beaucoup de novices se posent des questions :