Après le cours... [Loshad] *EN COURS*

Le cours était fini depuis un bon quart d'heure et j'avançais en compagnie du professeur Loshad, dans le box de la jument que j'avais tant aimer. Enfin arrivées, je m'approchais d'elle et elle émit un hénnissement joyeux. Je fermais les yeux un instant et caressais sa magnifique crinière caramel. Il était si bon de savoir qu'elle était là, tout près de moi. Je savais que même notre conversation finie avec mon prof d'équitation, je resterai avec ma créature, car je ne pourrai plus partir avant un bon bout de temps. Je me retournais vers le professeur, honteuse de l'avoir oublier.

-Voilà, c'est elle ! Est-ce que vous savez si quelqu'un s'occupe déjà d'elle, vous savez... est ce qu'elle a déjà choisi un vampire ?

J'observais la jument et me mordis la lèvre. Pour une raison que j'ignorais encore, je ne supporterai pas de savoir que non, elle ne serait jamais à moi.
Enfin, je me rappelais que nous étions venu non seulement pour cette jument, mais aussi parce que le professeur tenait à me parler.

-Oh, et vous vouliez me parler ?

Ma main toujours posée sur la robe de la belle, je patientais.

Lune m'ammena jusqu'à la jument qu'elle avait découvert. C'était moi qui souhaitait lui parler mais c'était elle qui menait la route, je la suivait tranquillement, à ses côtés. Elle eut l'air plus heureuse quand elle fut près de la jument. Il s'agissait de la jeune Shana, elle était là depuis un peu moins d'un an et s'était très bien accoutumé au vampire et à sa nouvelle maison. Il arrivait en effet que certains de mes pensionnaires posaient quelques résistances à leur arrivé mais c'était compréhensible, après tout, jetez une personne en plein milieu d'une foule dont il ne sait rien et les résultats seront décevant...

-Voilà, c'est elle ! Est-ce que vous savez si quelqu'un s'occupe déjà d'elle, vous savez... est ce qu'elle a déjà choisi un vampire ? Oh, et vous vouliez me parler ?

Je choisi de répondre à la deuxième question d'abord, c'était mieux comme ça. Car la réponse à la première question l'aurait quelque peu dissipée.

"Tu sais, certaines personnes possèdent des affinités, des capacités qui leur facilite certaines choses, parfois ces capacités permettent de réagir plus rapidement, d'autre à comprendre les autres plus facilement... Mais certains d'entre nous possèdent un don plus proche des animaux, ils possèdent la capacité de les comprendre voir même de ne faire plus qu'un avec eux. On appelle ça l'empathie. C'est un don répendu mais si on ne le remarque pas, il s'efface peu à peu...

Je fis une petite pause pour ouvrir la porte du box de Shana, nous y entrâmes et je refermais derrière la jeune novice, une simple habitude qui s'avérait être parfois un toc...

J'offris mes mains aux naseaux de la jument qui ne les refusa pas et hennit de joie, pourtant l'attention de la jument était réportée sur la jeune vampire. J'en fus très contente et souris à Lune.

-Tu possède ce don Lune.

[Très court désolé]

-Tu possède ce don Lune.

J’écarquillai les yeux et retirai ma main de la robe de la jument sous l’effet du choc. Quand je parle de choc c’était évidemment la surprise de savoir que moi, j’avais un don. Au fond, cela ne pouvait m’étonnait. C’est vrai, tous les chevaux que je rencontrais s’excitaient lors de ma présence ou en tous cas, ils ne me repoussaient pas, au contraire. Mais quand même, je ne m’attendais pas à ce qu’on m’apprenne que je possédais un tel pouvoir. L’empathie. Il dut surement y avoir une étincelle dans mes yeux maintenant pétillants. Je dus rougir aussi en observant la jument.

-Oh… Waouh. En êtes-vous certaine Loshad ?

En réalité, je n’avais pas à poser la question, je savais que c’était la meilleure personne pour le savoir. Elle, la grande prêtresse de ces lieux, elle qui possédait elle aussi le don d’Empathie et enseignait sa passion à ses élèves… Oui, elle était la mieux placée pour le sentir.

-Et donc, les animaux avec qui nous possédons ce don peuvent le sentir ? Ce qui expliquerait les comportements des juments en notre présence. Dis-je en désignant la jument à mes côtés.

Je trouvais cela tellement rassurant, je pouvais maintenant confirmer mes idées. Celles qui me soufflaient que je n’étais jamais seule, même sans humain, tant que j’étais avec mon cheval, j’étais en sécurité. J’avais d’ailleurs toujours eu besoin de ces contacts, que serais-je devenue si je les avais ignorées ?

« Tu n’aurais pas pu » Me dis- je.

Soudain, je me rappelais que le professeur n’avait pas répondu à ma première demande.

-Mais, cette jument alors, a-t-elle un partenaire ?

Je l’observais droit dans les yeux, et me rendis compte une nouvelle fois, qu'elle était magnifique et que de la puissance émanait d'elle. J'avais souvent observé ses marques douces et raffinées, en aurais-je d'aussi belles plus tard ?

-Vous savez, ce que je ressens pour elle est différent de ce que je ressens pour tous les autres. C’est bien plus fort, bien plus puissant et bien plus douloureux lorsque j’apprendrais que je ne lui appartiendrais jamais. J’ai besoin de savoir, prêtresse.

J’attendais une réponse en espérant qu’elle ne réponde pas à côtés. Mes muscles étaient tendus et j’avais arrêté de caresser la jument pour attraper sa crinière flamboyante. C’était fou comme cela pouvait me stresser et en me rendant compte de ma réaction, je tentais de me détendre, en vain.

-Oh… Waouh. En êtes-vous certaine Loshad ?

La surprise était palpable bien entendu, sur son visage se reflétait la joie, le bonheur, la surprise de découvrir un tel honneur et la fierté de recevoir, ou tout au moins de comprendre que l'on possède un tel don. Son visage rayonnait, déjà charmant d'habitude, encadrait de boucle d'or sur un visage fort et un regard encourageant, un magnifique sourire sur les lèvres.
Je ne répondis pas à sa question, question oratoire qui ne demandait aucune réponse puisque celle-ci était heureusement évidente. Oui, j'en étais certaine, j'étais prête à le jurer devant Nyx si elle le voulait, d'ailleurs je ne mentais pas, les chevaux qui était les plus près de nous ne cessaient de nous fixer et ce grace à l'empathie qui faisait que l'on s'interessait, s'inquiétait, s'occupait d'eux comme des amis, et non comme des bêtes sans cervelles...

-Et donc, les animaux avec qui nous possédons ce don peuvent le sentir ? Ce qui expliquerait les comportements des juments en notre présence.

Elle eu l'air soulagé de savoir ce don. Il pouvait expliquer beaucoup de chose, le fait qu'aucun animal ne lui veuille du mal, qu'ils s'interessent à elle. Shana se dandinnait de joie et donnait des coup avec le bout de ses naseaux sur l'épaule de Lune. Celle-ci releva la tête brusquement. Je n'avais pas répondu à sa première question et elle était impatiente de connaître la réponse et je la comprenais. J'avais réagi de la même façon la première fois, lorsque j'avais établi un lien littéralement plus fort avec une jument.

-Mais, cette jument alors, a-t-elle un partenaire ?

Elle marqua un temps d'arret et je ne répondis pas tout de suite, je sentais qu'elle avait quelque chose d'important à me dire, quelque chose qui devait lui peser sur le coeur. Elle ne tarda pas à me le confier pendant que la jument prenait un air grave:

-Vous savez, ce que je ressens pour elle est différent de ce que je ressens pour tous les autres. C’est bien plus fort, bien plus puissant et bien plus douloureux lorsque j’apprendrais que je ne lui appartiendrais jamais. J’ai besoin de savoir, prêtresse.
Je souris, j'avais vécu la même chose une bonne centaine d'année plutôt, alors j'imaginais facilement se qu'elle ressentait, cette douleur qui pincait le coeur et les tripes et pourtant une immense joie, celle de partager une belle amitié avec une si belle créature...

-Je te comprends Lune, j'ai vécu la même chose au siècle dernier... Shana n'appartient à personne, elle t'es intièrement dévouée, tu peux le sentir n'est-ce pas. Elle fairait n'importe quoi pour toi, quitte à tout sacrifier... Il faudra pendre soin de cette amitié car elle fera partie intégrante de ta vie et sera capable de te faire lever à midi pour une intuition qui s'avère juste...

-Je te comprends Lune, j'ai vécu la même chose au siècle dernier... Shana n'appartient à personne, elle t'es entièrement dévouée, tu peux le sentir n'est-ce pas. Elle ferait n'importe quoi pour toi, quitte à tout sacrifier... Il faudra prendre soin de cette amitié car elle fera partie intégrante de ta vie et sera capable de te faire lever à midi pour une intuition qui s'avère juste...

Elle m’était entièrement dévouée. A ces mots, quelque chose explosa en moi, la joie, peut-être même de l’inquiétude ? Je ne savais pas vraiment. Mais j’allais prendre soin d’elle, la question ne posait même pas. Le professeur m’apprit beaucoup en un rien de temps, et je compris à quel point cette relation, entre la jument et moi pouvait devenir intense.

-Je ne sais pas quoi dire, dis-je perdu dans tout ce qu’elle avait pu m’expliquer. Je crois… je crois que c’est exactement ce dont j’avais besoin. Ces contacts me manquaient tellement, je prendrais soin d’elle.

Je caressais sans cesse sa crinière en observant ses yeux bruns, j’avais l’impression de pouvoir y lire ce que je ressentais. Elle hennit en secouant la tête joyeusement et je souris de plus belle. Etait-ce possible que toute cette solitude, cette tristesse que j’avais enfouis en moi disparaisse grâce à elle ? Après tout, peut-être qu’elle aussi se sentait seule avant cela. Si c’était le cas, j’étais heureuse d’être là pour elle maintenant, oui là pour elle.
Evidemment, je ne pus m’empêcher de lâcher un de ces mots typique adolescent.

-C’est vraiment cool ça.
Soudain, je me rappelais que, si je n’étais pas là (dans la maison de la nuit en tant que novice), je ne l’aurais jamais su. C’était très fort de dire ça, mais c’était surement vrai : j’avais maintenant une raison d’être heureuse, quelqu’un à aimer. Ça ne m’avait jamais manqué en réalité, je trouvais même cela agréable et rassurant. Je n’avais pas à souffrir comme j’avais pu souffrir auparavant, je n’avais pas à m’inquiéter pour qui que ce soit, mais maintenant, si.

-Mais ce don, je le possédais lorsque j’étais humaine ?

J’étais presque sûre que tout le monde pouvait ressentir cela, même les humains. Après avoir laissé à Loshad le temps de me répondre je continuais avec mes questions.

-Et je pourrais venir la voir quand je veux ? Non ?

Je laissais encore le temps au professeur de répondre, excitée. Le seul petit hic, c’était qu’au fond de moi, je ressentais de la peur. C’était vraiment étrange, étais-je si égoïste pour avoir peur de souffrir ? Être effrayée à l’idée de perdre quelqu’un, à l’idée de pleurer toutes les larmes de son corps, de se retrouver seule. Ma plus grande crainte, je ne voulais juste pas la revivre.

-Je ne sais pas quoi dire, Dit-elle. Je crois… je crois que c’est exactement ce dont j’avais besoin. Ces contacts me manquaient tellement, je prendrais soin d’elle.

Je souris, moi-même à son âge j'avais ressenti cette confusion mélé de joie intense, une joie irrépréscible et pourtant lourde de responssabilité. Je ne doutais pas qu'elle prendrait soin d'elle. Je pensais d'ailleurs qu'elle le ferait à merveille, avec tout le dévouement, l'amour et la volonté possible. Lune caressait sans cesse la jument, lui prodiguant son amour, son amitié, sa reconnaissance. Je souris encore, elle me faisait penser à moi, plus jeune. Oh bien sur, elle ne me ressemblait pas physiquement mais émotionnellement, je l'imaginais ressentir ce que moi j'avais plus vivre, il y a longtemps...

-C’est vraiment cool ça.

J'émis un petit rire. Ce n'était par contre pas le genre de phrase que j'avais sorti à l'époque. Je me rappelais un truc du style. "Quelle fabuleuse découverte !" Une phrase qui aurait barbé n'importe quel adolescent de cet époque. Je ris encore une fois, mais intérieurement. Quelle drôle de comparaison...

-Mais ce don, je le possédais lorsque j’étais humaine ?

La réponse était évidente.
-Oh oui, la plupart du temps, les humains ne prennent pas conscience de ce lien ou don unique, il considèrent leur état comme une passion, une chose importante mais qui pourtant n'est pas totalement lié à leur mental. Pourtant ce lien est très important, il constitue parfois la seule chose qui vous permet de vous retenir à la vie. Ce lien est vraiment très fort, pense à Roxanne et Storm, je sais que vous ne vous connaissiez pas beaucoup mais son lien était tellement fort, et il l'est encore que Storm ne s'en remet pas entièrement.

Lune assimila ma réponse et posa une autre question, elle aussi essentielle:

-Et je pourrais venir la voir quand je veux ? Non ?

-Bien entendu ! D'ailleurs je t'obligerais à venir souvent, maintenant que tu deviens mon apprentit ! Dis-je avec un clin d'oeil.

J’aurais du me douter que, même en étant humaine, j’avais ce don enfouis en moi. J’aurais dû le sentir, enfin je l’avais senti mais je n’y avais pas prêté plus d’attention… Loshad avait raison, j’avais pris cela comme une véritable passion, et rien de plus. J’avais passé beaucoup de temps avec les chevaux chez moi, on vivait vers le sud, la Camargue, ce que je considérais comme le royaume des chevaux. Je ne sais pas vraiment si j’aurais pût vivre sans eux, je ne sais pas si j’aurai pu mener une autre vie aussi différente que celle que je vivais à présent… Je vivais avec ces animaux depuis toutes petites, je n’avais jamais imaginé une enfance sans eux… Alors mon professeur avait bien raison et au fur et à mesure qu’elle s’expliquait, tout devenait si clair que je me sentis bête de ne pas avoir compris cela avant.

A l’appelle de Roxanne, une jeune novice assassinée qui elle aussi avait entretenu un lien spécial avec un de ces chevaux, je baissais la tête. Je ne l’avais pas très bien connu certes, mais je n’imaginais pas à quel point cela pouvait être dur pour son cheval, Storm.

-Oui, nous ne nous connaissions pas bien… Mais qu’est devenu son cheval…. ? Cela doit être tellement difficile pour lui…

Il ne fallait pas croire qu’un cheval n’était pas capable de souffrir… Je n’appréciais pas les gens qui pensaient ça… Non un cheval, ça pensait et ça ressentait un peu comme nous. C’était un animal intelligent qui pouvait comprendre bien plus que nous le pensions.

Je relevais la tête en remettant un peu d’ordre dans ma crinière et dans celle de ma jument. Enfin, la sienne était parfaite contrairement à moi, et je ne faisais que profiter de la sensation que cela pouvait me procurer de la caresser.

-Et je pourrais venir la voir quand je veux ? Non ?

-Bien entendu ! D'ailleurs je t'obligerais à venir souvent, maintenant que tu deviens mon apprentie !

Mon professeur me fit un clin d’œil tendit que j’écarquillai les miens. Une vague d’excitation, de joie et de reconnaissance s’installa en moi. Mes lèvres s’esquissèrent en un sourire radieux ce qui me fit plisser les yeux. Un vrai sourire. Le premier vrai sourire, depuis longtemps.

-Encore une fois, je ne sais pas quoi dire, je vous suis tellement reconnaissante ! Sans vous, je n’aurais jamais compris que j’étais capable d’établir un lien si fort avec ces chevaux et je pense qu’en devenant votre apprentie, je vais grandir et murir de jour en jour. Merci. Merci beaucoup.

Si j’enlevai une seconde ma main de la crinière de la jument, c’était pour la poser sur sa robe. Je ne voulais plus la quitter, j’avais peur d’oublier cette sensation de sécurité.

-Hum… en tout cas… En tant qu’apprentie, c’est clair, j’ai énormément de chose à apprendre… Mais j’ai hâte de m’y mettre et de savoir de plus en plus de chose !

Même si ma joie était intense, j’ignorais pourquoi mais Nayel vint occuper mes pensées. Je n’arrivais pas à croire que je pouvais autant me soucier d’elle en un rien de temps. Depuis que j’étais ici, je n’apportais plus aucune importance au gens, j’étais devenue totalement indifférente… Mais je changeais petit à petit, cela me prenait du temps…

Mais je changeais.

-Oui, nous ne nous connaissions pas bien… Mais qu’est devenu son cheval…. ? Cela doit être tellement difficile pour lui…

Difficile ça l'avait et l'était toujours. Combien de fois me tracassais-je pour lui, combien de fois en pleine journée m'arrivait-il de me lever pour l'apaiser, le calmer et l'obliger à dormir. Encore beaucoup trop, il souffrait de l'absence de Roxanne et même les pull de celle-ci accrochés dans son box ne suffisait plus à le rassurer...

- Il souffr, c'est très dur pour lui. Le jour du meurtre il s'était sauvé et même après l'enteressement, il était introuvable. Il a érré longtemps dans les bois. Après l'enterrement on l'a retrouvé dans le jardin du Souvenir, bléssé, écorché et meurtri. Fonçant veinement dans le mur pour suivre... Je ne sais quoi.

C'était faux bien sur, je savais très bien ce que c'était mais allez avouer à une novice que Roxanne était sorti de sa tombe et s'était enfoui alors que pour tout le monde, elle était bel et bien morte. Mais je restais de marbre, aucune expression ne traversa mon visage si ce n'est de la tristesse pour Storm.

- On l'a soigné mais il reste pertubé et fragile.

Quand Lune se rendit compte que je l'autorisais à venir voir Shana à n'importe quel moment, elle écarquilla les yeux, heureuse. D'ailleurs elle en sourit jusqu'aux oreilles.

-Encore une fois, je ne sais pas quoi dire, je vous suis tellement reconnaissante ! Sans vous, je n’aurais jamais compris que j’étais capable d’établir un lien si fort avec ces chevaux et je pense qu’en devenant votre apprentie, je vais grandir et murir de jour en jour. Merci. Merci beaucoup.

Ca je n'en doutais pas, les chevaux avaient une influence bénéfique sur n'importe qui même les plus irritable et associal devenait plus gentil et aimable à leur contact. On grandissait avec eux, on apprenait à les respecter, comme des amis, des proches. Elle n'avait pas vraiment à être reconnaissante mais au moins elle était humble et c'était un bon point.

-Hum… en tout cas… En tant qu’apprentie, c’est clair, j’ai énormément de chose à apprendre… Mais j’ai hâte de m’y mettre et de savoir de plus en plus de chose !

En effet, il n'y avait pas qu'à savoir les soigner, connaître leur anatomie. Il fallait comprendre leur comportement, déduire une attitude d'un comportement, d'une posture, déduire le caractère d'un cheval juste à sa tête. Savoir anticiper leur réaction et leur besoin. Être à leur écoute. Tout cela était long mais indispensable !
Elle voulait s'y mettre ? Très bien. Je sortis du box, pris le bac qui était posé contre la parois côté couloir et lui tendis.

-Eh bien c'est partit cocotte ! M'exclamais-je en riant.

Dans ce bac, se trouvaient étrille, brosse dure, brosse douce, cure pied, graisse, peigne et tout l'attirail du pansage...

J’observais Loshad ouvrir le box et attraper un bac remplis de brosses, douces comme dures, de cures pieds, de peignes et bien d’autres outils. Elle me le tendit en riant et je l’acceptai, le sourire au bord des lèvres.

-Eh bien, c’est partit cocotte !

Je ris à mon tour, peut-être faisait-elle ça pour voir ma réaction. Peut-être oui. Ou bien juste parce qu’elle avait compris que j’avais hâte de m’y mettre. Dans tous les cas, ça ne me dérangeait absolument pas. Certes, je m’étais déjà occupé de la jument qui m’attirait tant, mais jamais en tant que partenaire. Oui, parce qu’elle était à moi maintenant, et j’étais à elle.

Je posais le bac à mes pied et attrapa le cure pied pour m’occuper de ses sabots. J'ignorais pourquoi, mais je commençais toujours par cette étape. Je curais doucement les pieds de la belle créature, de peur de lui faire mal. Je n’avais jamais été très à l’aise au moment de dégager la terre des pattes du cheval car j’avais souvent peur d’atteindre la fourchette.

J’imaginais que mon professeur ne resterait pas longtemps à me regarder prendre soin de ma nouvelle compagne. Alors, je relevais la tête en plongeant dans ses pupilles chaleureuses.
J’aimais souvent me faire le petit jeu du « et si » dans ma tête et maintenant, ça donnait :

« Et si je n’avais pas levé le bras pour rencontrer Persephone…
Et si j’avais oublié l’idée de m’inscrire à ce cours…
Et si je n’avais pas accepté de rester dans cette école…
Et si j’avais décidé de mourir après tout ce qui avait pu se passer…
Et si ma mère n’était pas morte….
Et si je n’avais tout simplement pas été marquée…
Je n’aurais jamais rencontré Loshad et la belle jument et je ne me saurais jamais aussi bien sentit que maintenant. »

J’esquissais un sourire (en fait, je crois que j’ai souri pendant tout le long de notre conversation). Je caressais encore et encore la jument, mais ne quittais pas les yeux de mon professeur, jusqu’à ce que je lui dise ce qui me tenait vraiment cœur à cœur : des remerciements.

-Merci Loshad, dis-je en murmure reconnaissant.

Un merci. Tout ce qu’il y avait de plus normal, mais dans lequel on pouvait entendre mon bonheur. Oui, mon premier véritable bonheur, depuis bien trop longtemps….