En compagnie d'une joyeuse fofolle ^^ [PV Jonathan]

On devait pouvoir entendre mon rire argentin à l'autre bout de la Maison de la Nuit! Sans raisons apparentes, je m'étais réveillée ce matin de très bonne humeur! Et j'avais aujourd'hui la tête à danser, sourire, et chanter; laissant pour une fois de côté mon éternelle discrétion et ma désormais connue timidité...
Les cours étaient finis, et (étais-ce une impression due à ma joie constante de ce jour?) s'étaient révélés géniaux! Mes devoirs étant finis, je décidais de passer au Salon, histoire de voir si il y avait là-bas quelqu'un avec qui partager ma soudaine "happyface"!
Je marchais donc en direction du bâtiment, un sourire heureux sur les lèvres, profitant de chaque secondes comme si c'était la dernière... La nuit était belle, et la lune presque pleine illuminait le ciel d'une douce lueur. Je fermais les yeux, laissant le bien-être m'envahir...
Je poussais la porte du Salon, aussi pétillante qu'un Coca-Cola, en chantant...

"I'm still standing! Yeah! Yeah! Yeah!"

Quelques novice se retournèrent sur mon passage en souriant. En effet, 9 fois sur 10, j'entrais dans cette pièce comme une ombre, tête baissée sur mes bouquins, lançant un "bonjour" timide aux autres. Et pour le 1 sur 10 restant, eh bien... C'était comme un ouragan, en mode joyeuse fofolle (ce qui était le cas aujourd'hui!)! Au bout de deux ans, on avais fini par s'habituer à ma personnalité... originale.
Bref, toujours souriante, je balayait la salle du regard, cherchant un endroit où m'installer. Mes yeux se posèrent alors sur un novice seul, avachi sur un canapé, que je reconnus tout de suite: Jonathan Johnson! Je ne le connaissais pas intimement, mais comme il était comme moi en 2nde année, je le côtoyais chaque jours et le croisais souvent en faisant mon jogging du matin. En effet, Jonathan était connu comme étant le sportif de la classe!
Je me dirigeais vers lui avec un regard amusé et chaleureux, puis lui lançais amicalement en m'asseyant à ses côtés:

- Salut, Mr Muscles!

Je ne parlais quasiment jamais à Jonathan, et mon approche avait dû le surprendre. mais bon, j'étais de bonne humeur, et j'avais envie de papotter...

Je pétillais radicalement aux côtés de mon camarade qui essaya en vain de réprimer un fou rire, suite à mon étrange salutation. Je me joint malgré moi à son rire à gorge déployée qui dura un bon moment. Nous n'étions pas très discrets, et si je ne m'étais pas déjà fait remarquée, c'était désormais chose faites. Quand nous fûmes un peu calmés, il me répondis avec un sourire joyeux:

-Salut, Naomie tu es dans ton état normale aujourd'hui ?

Je riais à nouveau, amusée et satisfaite d'avoir rendu quelqu'un de bonne humeur aujourd'hui. Jonathan repris d'un ton légèrement plus sérieux, mais toujours amical:

-Désolé je ne critique pas c'est juste que c'est bizzare de te voir comme ça, en cours tu es totalement différente...

Je souris encore, cette fois-ci d'une façon un peu plus mélancolique... Cela contrastait fortement avec ma joie des minutes précédentes, mais je me justifiais rapidement:

- Rahhhh, tu n'es pas le premier à me faire la remarque! Disons que j'ai toujours été une fille très posée et discrète... Je n'aime pas trop me faire remarquer, surtout en cours!
Mais en dehors de la routine, il arrive que mon excentricité naturelle prenne le dessus! C'est pourquoi aujourd’hui j'ai laissé ma timidité de côté, pour la remplacer par une humeur dansante et chantante que je compte bien te faire partager...

Je ponctuais ma phrase d'un clin d’œil complice, et me levais en tourbillonnant et en riant autour du canapé... Cela déclencha quelques regards étonnés et messes-basses parmi les novices, mais je n'en avait cure! J'étais moi, tout simplement... Je me retournais vers Jonathan, histoire de voir comment il réagissait face à cette autre Naomi qu'il ne connaissait pas vraiment...

Petit sourire amusé et entendu de sa part... Tant mieux! La plupart des gens m'évitaient, me considérant comme une folle. Si Jonathan arrivait à supporter mes humeurs changeantes, je ne m'en porterait que mieux! Je trouvais en effet qu'il était plutôt utile de connaître des gens qui vous apprécie pour ce que l'on est... Mon camarade me répondit:

- Personnellement, je te préfère excentrique, Naomi. Je trouve que ça te correspond bien, et puis c'est mieux de sourire tous le temps que d'être timide...

Je rougis légèrement. Eh oui, quand on vit depuis toujours au shy street, difficile de laisser tomber son côté timide très longtemps! Mais je me promis de faire des efforts: Jonathan n'était pas le premier novice à me faire remarquer que mon excentricité naturelle me mettait plus en valeur... Déjà le rouge de mes joues refluait, et je m'apprêtais à remercier le compliment, mais Jonathan me devança en me rendant mon clin d’œil:

-Dis moi, toi tu préfère être qui: la Naomi posée et timide; ou la Naomi excentrique joueuse qui sourit tout le temps avec un grain de folie ?

Tiens! Je ne m'y attendais pas à celle-là! Généralement, je n'aimais pas beaucoup parler de ce que je pensais de moi, par peur de passer ou pour une fille prétentieuse ou pour une fille qui manque de confiance en elle. Mais bizarrement, là, je ne ressentait aucune appréhension. En effet, Jonathan avait cette aura amicale de celui qui ne vous juge pas... Confiante, j'abandonnais quelques secondes ma "danse de la joie", pour m'asseoir à moitié sur l'accoudoir du fauteuil. Je réfléchis un instant, préparant ma réponse, puis répondis en souriant:

-Franchement, je ne sais pas trop! Je ne pense pas qu'il y ai 2 Naomi, en fait. Juste une seule et même Naomi qui se cherche... Par exemple, en cours, je me sens beaucoup plus à l'aise en mode "concentrée et réservée", ça me permet de bien faire attention au discours du prof, et de ne pas me faire passer pour la fille intello! Mais ici, par contre, je préfère largement aller vers les autres, en mode "joyeuse fofolle", car j'ai horreur de rester toute seule dans mon coin!

Je riais. Nerveusement ou joyeusement? Je n'en savais rien... Il était rare que je me confis ainsi, qui plus est à quelqu'un avec qui je ne parlais pas beaucoup! Je continuais, pourtant:

- Je pense que je me trouverai réellement mon "moi" une fois vampire adulte... Mais comme on n'est jamais sur de finir sa transformation, je préfère ne pas trop m'en soucier! Vive le Carpe Diem!

Sur ces mots, je me levais et me dirigeais d'une démarche sautillante vers une table où était posée une corbeille de fruits. J'attrapais une pomme verte et croquais dedans à pleines dents, retournant vers Jonathan. Je me postais droite devant lui, et lui demandais avec la voix curieuse d'une petite fille:

-Mais parle moi un peu de toi... J'ai peur de ne pas bien te connaître...

Jonathan me regardais fixement, en me souriant toujours... Oh la la! Si il continuait comme ça, je finirais par devenir prétentieuse! En effet, à la Maison de la Nuit, mes (quelques) amis me considéraient comme quelqu'un de génial, les profs comme une élève douée et intéressée, et les autres (c'est à dire les 3/4 de l'école) me considéraient comme la "fille bizarre"... J'étais donc très étonnée de l’intérêt que me portait Jonathan. Je continuais pourtant à sourire et à m'amuser de tout, car après tout, peu m'importait le regard des autres... C'est alors qu'il me répondit:

-Alors je m'appelle Jonathan, je suis en deuxième année et j'adore ta personnalité.
Nan, vraiment, je suis quelqu'un d'assez ouvert et qui n'aime pas les ennuis.
Qu'est que tu veux savoir d'autre ?

Je souriais toujours, avec un léger haussement de sourcil cette fois-ci, et re-croquais dans ma pomme. Je fis un petit demi-tour en virevoltant pour m'asseoir sur la table en face de mon camarade, en me penchant un peu vers lui. Je pris le temps de peser ses paroles, puis répondis avec la bouche à moitié pleine, un sourire intéressé au lèvres:

- Tu fais donc parti des rares personnes à m'apprécier... Et c'est réciproque! J'aime les personnes ouvertes et tolérantes, ça change des gens qui calculent tout et dévisagent sans cesse les autres... Mais je te trouve plutôt réservé, comme si tu avait peur du regard des autres... Je me trompe peut-être!

Sur ce coup là, peut-être avais-je été trop indiscrète... Bon, tant pis! Après tout, quitte à ce que Jonathan me connaisse mieux, autant qu'il remarque aussi mon principal défaut: la curiosité...
Je croisais les jambes et remis en place ma tunique bleu turquoise en attendant sa réponse...

J'eus un regard triste pour ma pomme que je venais de finir, mais fut également très contente d'avoir réussi à la jeter dans la poubelle de loin.
Jonathan devait me prendre pour une folle! D'ailleurs, mon camarade me souriait en me regardant droit dans les yeux. Il ne faisait en effet pas parti de ses gens qui vous fuient du regard, comme s'ils avaient quelque chose à cacher. Mais malgré tout, je n'arrivais pas à déceler la face cachée de Jonathan, il restait un personnage très secret bien que très sympathique. Pourtant ne dit-on pas que les yeux sont les fenêtres de l'âme?
Ce fut quand Jonathan me répondis que je me rendis compte que je réfléchissais trop:

-Je ne pense pas que les personnes à t'apprécier sont rares, tu es vraiment très gentille.
Et oui, je suis quand même assez réservé, tu ne te trompes pas.

Là, je marquais un point. J'avais réussi à déchiffrer une part de sa personnalité...
Je souris en baissant les yeux, faisant balancer mes pieds sous la table.
Il continua avec le même sourire charmeur:

-Pourquoi penses-tu que les personnes à t'apprécier sont rares ?

Je souris, amusée. Eh bien! Jonathan était donc également un champion pour changer de sujet!
Tant pis, je finirais bien par le connaître un peu mieux au fur et à mesure...
Pour l'instant, je me contentais de répondre simplement:

-Oh... Je pense que les gens en général, vampires ou humains, ont toujours peur de ce qu'ils ne connaissent pas, peur de ce qui ne leur ressemble pas, peur de la différence. Or, moi je suis tout sauf comme les autres, et très différente. Les gens m'évitent un peu, car ils me considèrent comme "la fille bizarre"... C'est idiot, je sais, mais j'ai fini par m'y faire...

J'eus un petit sourire triste, mais me repris très vite. Ça ne servait à rien de s’apitoyer sur son sort! La vie était belle, il fallait en profiter!
Je me redressais, toujours en fixant joyeusement mon camarde, et attendant sa réaction...