Un besoin vital de s'en aller. [Cerridwyn]

La brise qui caressa mon visage fit virevolter mes cheveux blonds. Des larmes coulaient toujours sur mes joues lorsque je sortais du bâtiment A en reniflant bruyamment. Rien ne s’était passé comme prévu finalement. D’ailleurs, je ne sais pas ce que j’étais venue faire à la Nuit des Parents. C’était un évènement que j’aurais ignoré avec plaisir, pourtant ce soir, je m’y étais rendue… Allez savoir pourquoi.

Peut-être qu’au fond, j’avais cru en une fin plus heureuse et que tout se passerait bien dès que j’aurais retrouvé mon père et ma petite sœur. J’aurais cru qu’il avait changé et qu’il regrettait ses dernières paroles, mais il les a répété et cette fois, avec une haine acharnée, bien plus forte que le jour où le traqueur vint me marquer.
Pourquoi m’étais-je attendue à mieux ? Même Alisson n’avait pas lâché un mot… Je la dégoûtais à elle aussi ? Cette pensée me tordit de douleur. Imaginer ma sœur, mon père si loin de moi, si différents de ce qu’ils avaient été me rendait tout bonnement malade de chagrin. La haine était toujours là, si puissante parce qu’une vague de tristesse s’y était mêlée et le tout donnait une explosion insupportable susceptible de me briser.

Je respirais un bon coup l’air frais de cette nuit étoilée avant de serrer les dents et de courir le plus vite possible jusqu’au boxe de Shana. Ce n’était pas si loin du bâtiment dans lequel nous nous trouvions tous, mais le chemin me parut interminable. J’étais tout de même reconnaissante envers le professeur de sortilège. Grâce à elle, j’étais plutôt tranquille et je ne risquais pas de mourir parce que mon père m’avait trainé en dehors de la maison de la nuit. Oui, quand je la recroiserai je la remercierai une nouvelle fois.

Même si j’étais en sécurité ici, je ne me sentais plus si bien que ça. Je veux dire, il avait quelque chose qui brûlait en moi en dehors de toute la tristesse et la haine. Mes yeux me picotaient et je commençais à avoir la migraine. Génial. C’est exactement ce qu’il me fallait pour aller mieux.

Silencieusement, je pénétrai dans l’écurie et rejoins le box de ma jument à la robe caramel. Elle était là, calme, confiante, elle hennit en me voyant déverrouiller le portillon. Posant ma main sur son flan, je m’approchai en murmurant.

-Hé ma belle, ma belle Shana. Je suis là…

Je la caressais doucement, avec tristesse et écoutai son souffle lent mais bruyant, agréable.

-Tu m’as manqué tu sais.

Puis, je posai ma tête près de la sienne en sanglotant. Profitant l’odeur réconfortante de ma jument, une odeur sauvage, indomptable et mystérieuse. Je ne pus m’empêcher de pleurer, j’étais bien avec elle et j’étais moi, je pouvais me comporter comme je le sentais.

Une bonne heure du s’écoulait alors que je chuchotai à ma jument des mots doux alors que mes larmes s’écroulait sur sa robe. Une bonne heure s’écoula oui et alors que j’aurais aller mieux à présent… Je ne me sentis que plus mal.

Tout était enfin terminé. La première chose que fit Cerridwyn était de voir si tout le monde allait bien, que personne n’était blessé. Une fois fait, elle regarda les visages présents, même si la plupart étaient sortie du bâtiment, elle préférait repérer si au moins les élèves étaient encore là. Elle ne pense pas qu’ils auraient fui. Finalement elle remarqua enfin une absence, celle de lune, qui n’était nulle part. Elle ne sait depuis combien de temps cette jeune fille était partie mais il fallait la retrouver.
La vampire adulte sortie donc pour observer le sol, et forcément les chemins n’était pas en terre. Décidément elle était bien fatiguée. Elle regarda en face, plus loin on pouvait voir les box, il lui semblait qu’elle pouvait être là-bas, de toute façon c’était le batiment le plus proche, peut-être était-ce une fan de chevaux ou bien une fille passionné par le cours de Loshad.
Cerridwyn se dirigea donc vers le lieu réservé aux chevaux, d’un pas silencieux y entra. La professeur de sortilèges et enchantements mit tous ses sens en éveille pour savoir si Lune était là. Seuls les chevaux avaient pu sentir sa présence, certes silencieuse mais non dangereuse.
Elle s’arrêta devant un box où elle entendait des chuchotements, elle entra donc doucement pour découvrir Lune et probablement le cheval qui l’avait choisi. Celle-ci avait le visage humide, forcément la tristesse avait finalement eut raison d’elle.
Inutile de demander, comme pouvait faire tant de gens, si elle allait bien. C’était une question terrible qui faisait que les gens se sentaient mal plus encore que cela ne les rassurait. Elle ne voulait pas non plus laisser le silence s’éterniser, bien qu’elle l’appréciait toujours.

« Vous voila donc… je pensais devoir faire tous les recoins de l’école avant de vous trouver. Heureusement que mon intuition est bonne… »

Elle avait parlé avec une voix qui se voulait calme et non agressive, « doux » comme on pouvait l’appeler.

« Juste… prévenez où vous aller la prochaine fois. Cela pourrait éviter tout problème. »

Elle n’attendait pas forcément une réponse, mais bon…
Elle fronça les sourcils ensuite, en remarquant que Lune avait l’air pâle.

Shana avait tourné sa tête vers l'entrée de l'écurie et je suivis son regard, le souffle court. Surprise de retrouver Mme Sùrionn à mes côtés, je me détendis tout de même soulagée que ce soit elle plutôt que le ou les tueurs qui rodaient en ce moment. C'est vrai, ils étaient peut-être plusieurs..

-Vous voila donc… je pensais devoir faire tous les recoins de l’école avant de vous trouver. Heureusement que mon intuition est bonne…

J'esquissai un léger sourire en caressant ma jument, toutes les deux aussi silencieuses.

-Juste… prévenez où vous aller la prochaine fois. Cela pourrait éviter tout problème.

Je me tournai vers le professeur en hochant la tête. Il était évident qu'elle préférait éviter d'autres meurtres ou de lavage de cerveau. Il me semblait d'ailleurs qu'une des étudiante ait été tuée ici, dans l'écurie...

-Oui, je le ferez. Mais vous voyez, je vais bien, répondis-je en employant le même ton qu'elle, calme.

En réalité, je n'allais pas si bien que ça. J'avais la migraine, ma gorge me brûlait et mon ventre avait l'air trop...vide. C'était une sensation des plus désagréables qui se faisait ressentir ce soir. Après la visite de mon père, je tombais malade ? A moins que ce ne soit pas qu'un simple rhum... Oh non, je n'allais pas penser à ça, c'était la meilleure chose à faire pour que j'aille encore plus mal.

-La Nuit des Parents est finie ? Demandais-je, le souffle court.

Croisant le regard impitoyable du professeur, je crus déceler une once d'inquiétude quand elle fronça les sourcils en m'observant. Qu'est-ce que j'avais ? De la terre provenant de la robe de ma belle sur le visage ?