D'une Humeur meilleure ! [Akasha]

Je rentrais enfin de cette balade dans le près. Celle-ci avait était plus qu’agréable car là bas, j’avais rencontré quelqu’un. Une personne capable de me faire retrouver le sourire !! Avec lui, j’avais chanté, parlé et surtout pleuré !! Oui, j’avais pleuré, mais il avait été là ! Puis, on avait trouvé cette jument à la robe caramel. Elle était si belle et me manquait déjà.

Gardant toujours cette délicieuse odeur de cheval, sur les mains, j’avais quitté Jonathan à l’entrée des dortoirs des filles. C’était en chantonnant que je rentrais dans ma chambre. Radieuse, je m’avouais que c’était la première fois que j’étais heureuse ici. Alors, j’ouvris la porte.

Ma colocataire était allongée sur un des lits. Elle possédait une chevelure de feu et arborait des traits fins.

Restant collée à la porte, je lui souriais. Moi, Lune Wilson en train de sourire à une... inconnue quelque part...

-Oh, tu es là...Salut, qu'est ce que tu fais ?

Je ris un instant, ma guitare serrée contre moi.

"Maman était morte hier ou peut-être jeudi....je ne sais plus."

J'étais dans ma chambre, convenablement couchée sur mon lit, le dos contre un gros oreiller. Je n'avais rien d'autre à faire, alors comme toujours j'improvisais. Ce soir ça allait être une bonne lecture. "L'étranger" d'Albert Camus, un grand classique et pourtant bien singulier avec cette toute première phrase. Ayant moi aussi perdu ma mère, je ne savais pas trop comment le prendre cette phrase, mais une chose était sûre, le personnage principale était tout aussi incompris que moi. Il vivait dans un monde où il avait du mal à se faire une place. Etait-ce pareil pour moi? Ces derniers temps, je suis de plus en plus affectée par je ne sais quoi. C'était comme si quelque chose rôdait autour de cette école....

Bon, j'étais à nouveau trop pessimiste. Je soupirais et continua ma lecture sans plus m'attarder à réfléchir au sens de la vie. Si jamais je deviens vampire je vivrai plusieurs centaines d'années, inutile donc de déjà se faire du soucis.

Mon loyal Aménophis qui était couché sur un des oreillers tout près de moi dormit paisiblement. Soudain il se dressa et me regarda des son regard au jaune perçant. Avec toute la grâce féline, le chat bengal se redressa et se lova contre moi. Je le caressa derrière les oreilles. Aménophis a du ressentir ma détresse et essaya probablement de me rassurer, je lui étais reconnaissante.

C'est à ce moment que ma porte s'ouvrit brisant ce petit moment d'intimité. Aménophis se redressa et mit ses oreilles en arrière. Il était sauvage et avait horreur du dérangement. Pour le calmer je lui massais le cou.

- Oh Salut....Tu es là.

C'était Lune Wilson qui venait de faire irruption plus souriante que jamais. Nous étions collocataires toutes les deux, mais avions rarement eu l'occasion de véritablement discuter ensemble. Certes nous nous disputions pas, ni nous provoquions, nous faisions que de vivre calmement chacune de son côté. J'étais trop solitaire pour vraiment faire le premier. J'étais la plus âgée et je savais que c'était donc aussi à moi que revenait ce premier pas.

Aménophis se calma, rassuré par la personne qu'il venait de voir entrer. Je continuais à lui caresser la tête.

- Oui, je m'ennuyais, alors j'ai tout simplement décider de lire un livre....Quelque chose de heureux vient de se produire?

Je l'avais rarement vu ainsi et son attitude piqua ma curiosité. En même temps, je considérais que cela devait être un bon angle d'attaque pour une conversation.

Mon premier regard se posa sur son magnifique chat bengal assit à ses côtés. Ses grands yeux posait sur moi m’attiraient mais pas autant que ceux des chevaux. Malgré tout, je ne pus m’empêcher de glisser deux doigts dans son pelage court lorsque je me dirigeais vers mon lit en posant ma guitare tant aimée. Je m’assis cette fois, ci en observant la jeune fille à la crinière de feu et aux yeux verts hypnotisant.

Qu’est ce qui me rendait si heureuse ?

-J’ai passé une excellente soirée, dis-je en souriant (quelque chose de vraiment inhabituel chez moi…).e ne m’étais pas rendu compte que parler de ses problèmes faisait autant de bien !

Un livre en main, elle caressait son chat (dont je ne connaissais pas le nom). Je me rendis compte soudain, que l’on n’avait jamais vraiment fait connaissance…

- Pourquoi n’avons-nous pas déjà fait connaissance ? Peut-être à cause de mon terrible tempérament dis-je en baissant la tête. C’est vrai que je suis plutôt renfermée…

Direct, je sais.
Je relevais la tête accompagnée d'un sourire chaleureux.

-Comment s’appelle ce joli minou ? Il est vraiment magnifique !

Décidée à ne pas gâcher ce moment de joie, j’oubliais tout de même la discussion que j’avais eue avec mon Jonathan, de peur de repenser à mon « adorable » père…

Lune venait de passer une excellente soirée, mais ma curiosité n'alla pas plus loin. Ce n'était pas trop mon genre de tout vouloir savoir. Parfois il était préférable de ne pas trop connaître les gens pour éviter d'être déçue.

-Je suis contente pour toi.

Je continuais à caresser mon chat. Ce geste régulier m'aida à me calmer un peu, car, oui, il fallait bien l'avouer, j'étais un peu timide, peu habituée à établir une once de contacte.
Lune cependant ne sembla pas s'attarder sur mon léger mal-être, mais était tout à fait fascinée par mon cher et tendre Aménophis qui lui ne bougea pas d'un poil.

- Pourquoi n’avons-nous pas déjà fait connaissance ? Peut-être à cause de mon terrible tempérament. C’est vrai que je suis plutôt renfermée…

Alors que je pensais qu'elle n'avait d'yeux que pour mon chat, Lune me surpris avec une question on ne peux plus moins...directe. Elle venait de dire tout haut ce que je pensais tout bas. Je ne pus me retenir d'émettre un petit rire.

- Alors nous somme deux. Je n'ai pas l'habitude de parler au gens et je préfère me tenir dans un petit coin loin de tout brouhaha...question de principe....Ceci étant, je ne dis pas que cette méthode est bien, la preuve: on n'a pas vraiment eu l'occasion de discuter.

Le sourire de Lune était chaleureux et j'essayais moi aussi à être accueillante. Son regard finalement se reporta sur mon chat.

-Comment s’appelle ce joli minou ? Il est vraiment magnifique !

Je souriais de plus bel. Je n'étais pas vaniteuse, mais j'aimais bien qu'on complimente mon chat. Allez savoir pourquoi...

- Merci, il s'appelle Aménophis. En fait c'est un chat sauvage. Je l'ai trouvé errant autour de mon ancienne maison de la nuit. Je l'ai recueilli et depuis une grande amitié nous lie.

Je continuais à le caresser. Aménophis quant à lui comme pour donner raison à tous ces compliments se redressa légèrement. Qui d'entre nous était plus vaniteux?

- Et toi? Lequel est ton chat?

Je ne connaissais rien de Lune et bien évidemment je ne savais pas non plus si oui ou non elle avait un chat.

Aménophis.
Ceci était le nom du joli chat qu' Akasha caressait. Pendant un millième de secondes, je fus surprise par l'originalité du prénom, puis j'ai commencé à me dire qu'il n'y avait rien de très étonnant à cela, ici on ne faisait plus partie des "normalités" humaines.
La jeune fille -pourtant plus âgée que moi- tentait de savoir si j'avais un chat moi aussi. Mais je n'en avais pas.

-Euh, non je n'ai pas de chat. Tu as vu qu'aucune petite boule de poile ne s'allonge dans mon lit; malheureusement. En fait, je suis plus proche des chevaux, et d'ailleurs aujourd'hui, j'ai rencontré une jument tout simplement divine. J'aimerais tellement... je ne sais pas, savoir si quelqu'un s'occupe d'elle.

Avec le pelage magnifique et sa stature impressionnante, je pense que oui.

-Enfin, ce que je veux dire, c'est que j'aimerais avoir un cheval à m'occuper... Ça me manque tout ça...

Je repensais aux fois où je galopais au bord de l'eau en compagnie de ma soeur et pour unique cheval, Désir. Ce magnifique étalon noir dont j'avais du me séparer était resté en Camargue, dans mon ancien chez moi. D'ailleurs appart lui, ma soeur, et le magnifique temps qu'on avait la bas, en compagnie de la mer, rien ne me manquait plus. Et surtout pas mon père.

-Au fait, où vivais tu avant de te faire marquer ?

J’acquiesçai de la tête. Aménophis ne m'était pas venu tout de suite, il me fallut quelques mois après avoir été marquée pour le trouver. C'était bien connu, certains vampires ne trouvaient leur chat qu'après un siècle de vie.
Lune m'avoua être plus proche des chevaux. Dès qu'elle parla d'eux, je vis même une étincelle briller dans ses yeux. Elle semblait vraiment emballée. J'étais persuadée qu'elle était élève du professeur Loshad. La prof d'équitation était aussi fana des chevaux, normal puisque son don offert par la déesse était justement celui de pouvoir se connecter à l'esprit du cheval. Perso, je n'étais pas une de ces élèves. Les chevaux m'ont toujours intimidé. peut-être à cause de leur stature si imposante? Je ne les détestais pas pour autant. C'était des belles bêtes. Soudain quelque chose me vint à l'esprit. Lune n'était encore qu'en première année, il y avait des choses qu'elle ignorait....

- Tu sais, Lune, certains vampires mettent des années voir des siècles à trouver leur petit compagnon...mais il existe aussi des cas plus "exotiques" si on peut le qualifier ainsi. Le chat représente la déesse Nyx sous sa forme la plus pure, mais un vampire peut aussi s'unir à un chien ou oiseau, mais aussi à des chevaux. Je suppose que tu connais le professeur Loshad, elle affirme que le cheval est de la même essence divine que le chat. Dans ton cas, il se peut...que ce tu aies ce lien avec cette jument que tu viens de trouver.

Pour terminer Aménophis émit un petit miaulement comme pour affirmer mes dits. Je lui souris et lui murmura un petit merci. Mon chat jugeant qu'il avait fait assez de ba pour aujourd'hui se redressa et sortit tel un roi de ma chambre tout en m'ignorant royalement.
Vraiment sympa ce chat!

Lune et moi commencions tout doucement à nous ouvrir l'une à l'autre.

-Au fait, où vivais tu avant de te faire marquer ?

Mon regard devint sombre. C'était un passage de ma vie que je préférais oublier, mais je savais que jamais je ne pouvais réellement m'en débarrasser. C'était pour cela que j'évitais d'en parler. Pourtant je savais bien que tôt ou tard tout ça allait revenir sur le tapis, mais je ne savais pas comment l'affronter. La blessure était trop grande. J'essayais cependant de ne pas paraître trop atteinte et optais pour l'attitude du ''c'est sans importance". Je haussais les épaules.

- Bof, au nord de la France dans un village calme et peu actif..., de tout de façon lorsqu'on devient vampire, tout ça te semble si loin. Ma vie à moi a commencé la nuit où j'étais marquée.

Je me tus. Je ne savais plus trop quoi dire. Surtout que je m’efforçai à ne plus penser à cet internat, le mal que j'ai fait, mon père, ma mère... Est-ce qu'avec le temps tout allait vraiment s'arranger?

Akasha m’avait apprit une chose, bien que je le sache sans vraiment toutefois le savoir. Il existait des vampires dont leurs compagnons pouvaient très bien être autre chose qu’un chat. En effet, quand je pensais à Loshad, il était évident que Perséphone soit l’animal qui l’avait choisie. Ma jument à la belle robe brune pouvait avoir sentit la même sensation que j’avais reçue. Tout ceci expliquait mieux mon envie de rester éternellement au près d’elle, et cette pensée qui ne cessait de me répéter que je l’avais enfin trouvé, l’animal dont j’avais tant besoin…

Je me sentis soudain mieux, avec l’envie de retourner dans le box en compagnie d’Akasha et de lui présenter le beau spécimen.

Après tous ces pleurs dans la prairie –d’ailleurs j’espérais que ma colocataire ne l’ai pas remarqué-, après cette rencontre avec Jonathan et cette jument rayonnante, après le début de soirée enfin de matinée que je passais avec Akasha, je commençais enfin à me décontracter. Cette fin de journée avait été parfaite, je n’en revenais pas.

« Ma première journée parfaite depuis longtemps… »

Assise sur le lit, ma guitare à mes côtés, j’observais les jolis yeux verts de mon amie. Ces derniers s’assombrirent lorsque je lui demandais où elle vivait avant tout ça.

-Bof, au nord de la France dans un village calme et peu actif..., de toute façon lorsqu'on devient vampire, tout ça te semble si loin. Ma vie a commencé la nuit où je me suis faite marquer.

J’ai bien vu qu’elle voulait éviter le sujet, et je n’ai pas voulu insister car je comprenais. Je n’aurais pas aimé qu’on me force à parler de ce qui s’était passé avec mon père juste avant mon départ, je n’aurais pas aimé parler de ma mère, allongée sur son lit et de ma sœur, en pleur à cause de tout ce qui s’était passé.

-Tu as raison, tout a changé… Enfin personnellement, tout était mieux chez moi avant ce gros chamboulement. Mais bon, on ne peut pas retourner en arrière, et c’est bien dommage. Maintenant, toi comme moi devons avancer et peut-être oublier un peu le passé.

J’avais compris que ça n’avait pas été facile pour Akasha, mais pour qui ça l’avait été ? Oui, moi j’aurais souhaité me faire marquer, retourner sagement à la maison en retrouvant mes deux parents assis dans leurs bureau en train de boire une tasse de thé et de feuilleter de vieux livres d’histoire. J’aurais aimé retrouvé ma sœur assise dans son lit à écouter de la musique, son gros casque rose sur les oreilles. Mais non, moi je me suis réveillée dans mon canapé et dans un flot de pleurs, de panique, d’angoisse et de haine…

Je détournais le regard, je ne sais pas pourquoi, mais je le détournais en m’adossant sur le mur au côté de mon lit. Il fallait que je change de sujet.

-Un jour, je devrais te montrer Shana.

Shana ? J’avais pensé à la jument et le nom m’était venu comme ça. Je souris dans tous les cas, cela lui allait très bien.

Akasha avait l’air d’avoir compris, alors je ne précisais pas. Je pris ma guitare, la posant sur mes genoux et observant Akasha.

-Tu aimes la musique ?

-Tu as raison, tout a changé… Enfin personnellement, tout était mieux chez moi avant ce gros chamboulement. Mais bon, on ne peut pas retourner en arrière, et c’est bien dommage. Maintenant, toi comme moi devons avancer et peut-être oublier un peu le passé.

J'acquiesçai la tête. Je ne voyais pas ce que j'aurai pu dire d'autre. Perso, si les choses ne tenaient qu'à moi, j'aurai tôt fait de tout oublier de mon passé, mais ce n'était pas si simple que cela.

Lune quant à elle détourna le regard et s'adossa contre le mur de son lit comme une enfant cherchant protection. Je ne savais pas trop quoi dire. Ici chacun portait son fardeau à lui, même si je parlais peu aux gens, c'était quelque chose que j'avais bien compris pourtant. En même temps c'était logique, comment peut-on s'imaginer ne serait-ce qu'un seul moment qu'être marqué était simple à vivre? Je veux dire, vous êtes quand même obligés de vous installer dans une maison de la nuit loin de tous vos proches. Pour cela il vous faut quitter vos parents et adopter un autre mode de vie: apprendre à vivre pendant la nuit, devenir un être totalement différent de ce que vous auriez dû être à votre naissance, apprendre à maîtriser des pouvoirs, vivre largement plus long que vos êtres les plus chers....Et pour couronner le tout chaque novice ne devenait pas automatiquement un vampire. Certain ne survivait pas au changement donc pour terminer vous vivez avec une épée de Damoclès sur votre tête qui peut à chaque moment tomber. Au fond en y réfléchissant bien, le tout était tout simplement effrayant! Pas étonnant que chacun des marqués pète à un moment donné un câble.

-Un jour, je devrais te montrer Shana.

Euuh, j'ai loupé quelque chose? Comme toujours j'étais perdue dans mes rêveries habituelles sans prêter attention à ce qui m'entoure. Lune avait-elle dit quelque chose avant? Je ne savais pas qui était Shana et je ne savais pas trop si je devais le lui demander. Puis finalement, l'image d'un cheval m'apparu et je compris que c'était de cette jument que Lune parlait. Je lui fis un petit sourire complice et trouva inutile d'ajouter quoique ce soit.

Lune prit sa guitare me demandant si j'aimais la musique. La musique? J'en raffolais évidemment!!! J'avais déjà remarquer cette guitare avant dans la chambre, mais pour une raison X Lune n'y a jamais joué quand j'étais présente. J'étais donc touchée par cette acte, ce qui montrait qu'un lien commençait tout doucement à se tisser entre nous.

- J'adore la musique! Surtout les mini-concert, y a rien de plus authentique.

Qu'avais-je besoin de lui dire plus? Je m'assis en pliant mes jambes en croix pour l'écouter attentivement, tout en souriant.

- J'adore la musique! Surtout les mini-concert, y a rien de plus authentique.

Je souris, alors si elle aimait la musique, on allait bien s’entendre.

-Génial !

Je commençais à gratter mon instrument en hochant la tête avec le rythme de la musique et commençais à chanter une vieille chanson que ma mère me chantait souvent.

-Take my hand
We’ll walk awhile,
Feel my love
Always there beside you…

Je continuais à chanter en me rappelant ces moments avec ma famille et surtout avec ma mère où l’on chantait cette chanson. Ma mère chantait avec son adorable accent américain qu’elle tenait de ses origines, et qu’elle m’avait passé. Et ça, j’en étais fière.

Je finissais la chanson et essayais une larme sur ma joue en regardant Akasha. Elle allait surement me trouver bizarre de pleurer pour une chanson, mais les gens ne savaient pas que derrière une chanson pouvaient se cacher toutes sortes de souvenirs et parfois les plus douloureux. J’espérais qu’elle comprendrait.

-Désolé, c’est pas super facile d’oublier le passé…

J’essayais de sourire, en vain.

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